Navya, spécialiste de la conduite autonome, repris par Gaussin
AFP
La société Navya, spécialiste de la conduite autonome placé en redressement judiciaire début février, va être reprise par le franc-comtois Gaussin, en partenariat avec le japonais Macnica, selon une décision mardi du tribunal de commerce de Lyon.
Le tribunal a opté pour l’offre présentée par Gaussin, constructeur de véhicules autonomes électriques ou hydrogènes pour le transport de marchandises en site fermé, dont le siège est à Héricourt (Haute-Saône). Le groupe compte parmi ses clients des grands noms de la logistique (Amazon, UPS…), des sites portuaires ou aéroportuaires (port de Singapour…) ou des sites souterrains.
Cette offre, pour un prix de cession de 1,4 million d’euros, prévoit la reprise de 143 salariés de Navya, sur un peu plus de 200, et propose en outre le reclassement de 21 salariés via sa filiale Metalliance, qui se trouve à Saint-Vallier (Saône-et-Loire). Six emplois supplémentaires seront sauvegardés à Singapour, a précisé Gaussin dans un communiqué séparé.
« C’est une démonstration claire de la résilience du modèle +Made in France+, auquel nous croyons. Les compétences, la technologie et l’expertise resteront ici dans nos territoires », s’est félicité Christophe Gaussin, PDG du groupe éponyme, cité dans le communiqué.
La reprise se fera par la création d’une nouvelle entreprise qui reprendra les actifs de Navya, basée en France, détenue majoritairement par Gaussin (51%) et les 49% restants par Macnica.
« On a un beau projet avec deux acteurs industriels, Gaussin qui a une activité très complémentaire en terme de type de véhicules autonomes, et Macnica, un grand groupe japonais qui utilise (déjà) des navettes Navya », résume Jean-Claude Bailly, actuel vice-président de Gaussin qui prendra la direction de la coentreprise, joint par l’AFP.
Dans la dernière ligne droite, deux offres avaient été retenues par le tribunal, toutes deux portées par des acteurs expérimentés du secteur. L’autre offre émanait d’Ellectramobilys, groupe basé à Calais, spécialisé dans la conception et la fabrication de véhicule utilitaire léger, en partenariat avec le groupe Alten. Elle prévoyait la reprise de 173 salariés.
L’offre de Gaussin est « supérieure (…) au niveau du critère de la pérennité de l’activité », a estimé le tribunal dans sa décision, avec un « financement de l’activité à hauteur de 25 millions d’euros sur les trois prochaines années dont 15 millions déjà sécurisés ».
« La nouvelle coentreprise vise un chiffre d’affaires de 23 millions d’euros dès la première année, principalement à l’export », précise Gaussin.
« Macnica, en tant qu’acteur majeur des semi-conducteurs, et Gaussin en tant que leader de la logistique industrielle française, sont parfaitement positionnés pour assurer le développement international et les nouvelles applications commerciales de nos systèmes de mobilité autonome », a réagi Olivier Le Cornec, jusqu’à présent à la tête de Navya, cité dans le communiqué de Gaussin.
La cotation de Navya sur Euronext, suspendue depuis le 25 janvier, ne reprendra pas, précise la société dans un communiqué.
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