Fiona Scott Morton : Un profil impressionnant, mais des conflits d’intérêts préoccupants
Economiste américaine renommée, Fiona Scott Morton est connu principalement pour ses travaux de recherche en organisation industrielle. Ses études touchent de nombreux secteurs tels que les medias, le transport maritime, les produits pharmaceutiques et le commerce en ligne. Depuis 2014, elle occupe le poste de professeure à la Yale School of Management. Elle est également consultante spécialisé dans le droit de la concurrence et les pratiques anti concurrentielles au sein du cabinet de conseil Charles River Associates.
Récemment nommée économiste en chef de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne , sa nomination suscite des critiques et des demandes de reconsidération de la part de certains fonctionnaires de la Commission européenne et des ministres français Catherine Colonna et Jean-Noël Barrot. Ces inquiétudes soulignent les possibles conflits d’intérêts liés à son passé de consultante pour des entreprises technologiques de grande envergure telles qu’AMAZON, APPLE, et MICROSOFT.
Parallèlement, elle a participé à des rapports critiquant des entreprises concurrentes telles que Facebook et Google, sans divulguer ses relations avec ces entreprises. Ce manque de transparence a soulevé des questions quant à son objectivité dans son rôle d’économiste et de consultante.
Ainsi Fiona Scott Morton a notamment rédigé un éditorial dans lequel elle a plaidé contre toute initiative visant à démanteler les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft), sans mentionner son travail de conseil pour Apple. Cette situation a conduit à des révélations sur ses conflits d’intérêts non divulgués, provoquant la démission de plusieurs membres du projet Thurman Arnold à l’Université de Yale, où elle était directrice.
Malgré ces controverses, il est indéniable que Fiona Scott Morton possède une expérience et des compétences très importantes en matière d’analyse économique et de politique de la concurrence. De 2011 à 2012, elle a été sous-procureure générale adjointe pour l’économie à la division antitrust du Département de la Justice des États-Unis. Dans ce rôle, elle a supervisé une équipe d’économistes qui se sont penchés sur des questions de fusions, d’analyses de cas de monopolisation et de politique de la concurrence.
Cependant, sa nomination en tant qu’économiste en chef de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne soulève des questions quant à son impartialité et à la gestion de ses potentiels conflits d’intérêts. La Commission européenne a rejeté les demandes de reconsidération de sa nomination, malgré les critiques. Cela soulève des préoccupations, surtout à un moment où l’Union européenne doit mettre en œuvre de nouvelles législations ambitieuses pour réguler le secteur du numérique, notamment à travers l’adoption des récents règlements DMA (Digital Markets Act) et DSA (Digital Services Act).
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