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le logiciel Predator de la société française NEXA au coeur d’une campagne d’espionnage liée au Vietnam

AFP

Le logiciel espion Predator, vendu par la société française Nexa à plusieurs régimes autoritaires, a été utilisé dans une campagne d’espionnage contre des politiques et institutions européennes, en lien avec les intérêts du gouvernement vietnamien, a dénoncé l’ONG Amnesty International lundi.

Cette « opération de surveillance ciblée » a été menée publiquement entre février et juin 2023 sur le réseau social X (ex-Twitter) et a visé au moins 50 comptes appartenant à 27 particuliers et 23 institutions, détaille un rapport de l’organisation.

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Selon le site d’information français Mediapart, membre du réseau European Investigative Collaborations (EIC), qui a collaboré à l’enquête, la campagne d’espionnage a notamment ciblé l’eurodéputé français Pierre Karleskind, du parti présidentiel Renaissance.

Il préside la commission pêche du Parlement européen. Est aussi touchée la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, et le compte de la Commission européenne.

Toujours selon Mediapart, Predator, « malware » qui permet d’accéder à distance au micro, à la caméra, aux contacts et aux messages d’un téléphone (comme Pegasus, le logiciel de la société israélienne NSO à l’origine d’un scandale mondial en 2021), a été vendu fin 2020 par la société française Nexa aux autorités vietnamiennes pour 5,6 millions d’euros, via une série d’intermédiaires à l’étranger.

Le pays est depuis des années dans le viseur de la Commission européenne, qui lui reproche des efforts insuffisants pour lutter contre la pêche illicite.

Des parlementaires américains, la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, et plusieurs médias et journalistes ont également reçu via le réseau social des liens malveillants imitant des sites d’information, en réalité liés à l’infrastructure technique de Predator.

L’analyse du compte utilisé pour cette campagne met en lumière « des intérêts communs avec les autorités vietnamiennes ».

Le rapport n’établit pas si les cibles de cette campagne d’espionnage ont réellement été infectées.

Comme Pegasus, le logiciel de la société israélienne NSO à l’origine d’un scandale mondial en 2021, Predator a été créé par la société Cytrox, en Macédoine du nord, puis distribué par Intellexa, un groupe d’entreprises complexe créé par un ancien soldat israélien et enregistré en Irlande.

Intellexa a ensuite formé un partenariat avec le groupe français Nexa dirigé par Olivier Bohbot pour commercialiser des logiciels espions dans le cadre de ce que l’hebdomadaire allemand Der Spiegel a qualifié de « l’une des entreprises les plus mystérieuses et les plus dangereuses d’Europe ».

En juillet, les Etats-Unis ont inscrit Cytrox et Intellexa sur leur liste noire.

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