« Mettre fin » aux cessions, le projet de Onepoint pour sauver Atos
AFP
David Layani, le patron de Onepoint, premier actionnaire d’Atos, a dévoilé son plan pour sauver le groupe informatique français, très endetté, appelant à « mettre fin immédiatement à tout projet de cession », dans un entretien au Figaro dimanche.
« Ce n’est pas au moment où l’on doit se réinventer et repartir qu’il faut vendre ses bijoux de famille », plaide le dirigeant du cabinet qui détient plus de 11% du capital d’Atos, évoquant notamment les activités « big data » et sécurité du groupe, la « pépite » BDS, dont la vente à Airbus a échoué.
« Il faut mettre fin immédiatement à tout projet de cession en préservant l’intégrité des actifs pour bâtir un New One Atos qui reparte sur des bonnes bases », a fait valoir M. Layani, nommé fin février au conseil d’administration du groupe et soucieux de rompre avec la stratégie menée depuis deux ans.
Alors qu’Atos possède des supercalculateurs, notamment utilisés dans la défense et le nucléaire, le ministère de l’Economie s’est engagé mardi « à construire dans les prochaines semaines une solution nationale de protection des activités stratégiques » du groupe. David Layani répond que la souveraineté « ne se découpe pas » et que son projet est « la meilleure réponse à la préoccupation légitime de Bruno Le Maire ».
Sans « solution industrielle qui préserve la totalité de l’actif, c’est le chaos et la fin d’Atos », a-t-il poursuivi, appelant à « agir vite, avant les JO (dont Atos est l’un des piliers technologiques) et avant l’été ».
« Les créanciers vont faire un effort et les actionnaires vont devoir mettre de l’argent », estime celui qui veut « faire d’Atos l’Airbus du cyber et du digital » et dont la société est prête à participer « à une solution de recapitalisation ».
Selon lui, Atos pourrait ainsi retrouver « d’ici deux ou trois ans, 6% à 8% de croissance et des marges comparables à celles de ses concurrents ».
L’avenir d’Atos, dont l’endettement affole les investisseurs – avec 3,65 milliards d’euros d’emprunts et obligations à rembourser ou refinancer d’ici fin 2025 -, s’est encore assombri mardi avec le retrait d’Airbus des discussions pour l’acquisition de BDS.
Un échec annoncé quelques semaines après celui des négociations avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour la vente de sa branche Tech Foundations.
Mardi, la CFE-CGC, premier syndicat d’Atos, avait défendu le projet de David Layani, « le seul à répondre » aux objectifs de « survie » et de « croissance » de l’entreprise.
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