XIAOMI fait son entrée dans le monde de l’automobile électrique
AFP
Le géant chinois de l’électronique Xiaomi, qui prépare depuis des années son entrée dans l’automobile, commercialise jeudi sa première voiture électrique en Chine, où fait rage une guerre des prix sur ce marché très concurrentiel.
La marque est incontournable dans le pays pour les smartphones, tablettes tactiles, montres connectées, écouteurs, trottinettes ou encore les scooters mais aussi les autocuiseurs à riz intelligents.
Xiaomi, dont le siège se trouve à Pékin, avait annoncé en 2021 se lancer sur le créneau très convoité des véhicules électriques, sur lequel de nombreuses marques chinoises mettent le turbo.
Le groupe lance sa Xiaomi SU7 (« Speed Ultra » 7), une berline dont le design n’est pas sans rappeler celui d’une voiture de sport de luxe.
La SU7 est équipée d’une sonorisation qui « recrée le frisson de la conduite d’une voiture de sport », précise Xiaomi.
Avec ce modèle, « je mets ma réputation en jeu », a averti le patron de Xiaomi, Lei Jun, sur le réseau social X (ex-Twitter), alors que d’autres concurrents chinois ambitieux ont échoué à s’imposer dans l’automobile.
Evergrande NEV, filiale du groupe immobilier criblé de dettes, se donnait ainsi à sa création en 2019 « trois à cinq ans » pour devenir le constructeur « le plus puissant » au monde dans le domaine de la voiture électrique.
La marque joue aujourd’hui sa survie, fragilisée par les déboires de sa maison mère et des ventes qui peinent à décoller.
Xiaomi n’a pas encore divulgué le prix de sa voiture. Mais son patron avait évoqué moins de 500.000 yuans (64.000 euros environ).
Des analystes s’attendent à ce que ce soit deux fois moins.
« La fourchette 200.000 – 250.000 yuans est à l’heure actuelle la tranche la plus concurrentielle en Chine pour les véhicules électriques », souligne l’un d’eux, Johnson Wan de la banque d’affaires Jefferies, interrogé par l’agence Bloomberg.
Le lancement de la SU7 intervient après la publication mardi d’un bénéfice annuel record par le champion de l’électrique BYD en 2023.
Le marché chinois de l’électrique a connu ces dernières années un développement à vitesse grand V, porté notamment par des subventions à l’achat, qui ont toutefois disparu fin décembre 2022.
Pour maintenir la cadence sur fond de ralentissement économique, des dizaines de constructeurs locaux se sont lancés dans une guerre des prix en Chine, au risque de fragiliser leur rentabilité.