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Connaissez vous KINEIS et sa constellation de nano satellites pour connecter les objets ?

avec FUTURE OF BUSINESS découvrez les innovations qui transforment notre quotidien / Par Eloi ROUYER AFP

Créé en 2018, l’opérateur satellitaire et fournisseur de connectivité pour l’internet des objets Kinéis (https://www.kineis.com), qui avait levé 100 millions d’euros début 2020, a été lancé par CLS (Collecte Localisation Satellites) ainsi que la maison-mère de cette entité, le Centre national d’études spatiales (CNES). Basé à Toulouse (France), Kinéis produit les 25 nanosatellites de la constellation.

CLS est connu pour avoir développé le système Argos permettant de géolocaliser n’importe quelle balise avec une précision de 150 mètres.

Avec cette constellation, il sera possible de connecter un objet sur n’importe quel endroit du globe, zones blanches comprises selon l’opérateur. Les données sont récupérées en moins de 15 minutes, et transmises.

Un petit émetteur à faible consommation d’énergie enverra par radiofréquence plusieurs fois par jour au satellite les données de l’objet auquel il est fixé, qu’il s’agisse de la localisation d’un conteneur de fret ou du niveau d’une cuve d’eau située en pleine forêt.

CLS et Kinéis travaillent notamment sur des projets permettant d’aider et géolocaliser les 55 millions de petits pêcheurs dans le monde privés de ligne de vie avec la terre, mieux gérer les troupeaux et la propagation des maladies, améliorer la détection précoce des feux de forêt ou éviter la perte de wagons de fret connectés.

Le projet s’appuie sur l’héritage de la technologie Argos, mise en place depuis 40 ans par CLS et dont Kinéis a repris l’exploitation des neuf satellites en 2019.

Alexandre Tisserant, patron de Kinéis, tête vers les étoiles, pas dans les nuages

Agé de 44 ans, il dirige depuis 2018 la soixantaine de salariés de ce nouvel acteur du spatial français qui doit à terme déployer une constellation de 25 nanosatellites permettant la localisation et la collecte d’informations depuis les objets qui seront connectés avec eux sur toute la surface du globe.

« C’est une énorme étape pour nous, un aboutissement parce qu’on n’a jamais fait ça dans l’histoire du spatial français. »

La satisfaction mêlée de fierté est palpable mais le verbe reste sobre, plus proche de celui de l’ingénieur concentré que de celui du patron enflammé.

« Comme dans tout projet technique, il y a des difficultés, des choix à faire (…) tous les jours, il y a des soucis mais le lendemain on les résout, ça va, mais c’est tendu », souligne-t-il.

Ingénieur, il l’est effectivement puisqu’il est diplômé de Polytechnique et de Télécom Paris. PDG, « ça s’est pas fait en deux minutes », dit-il, expliquant s’être nourri d’un cheminement professionnel qui l’a vu prendre d’autres routes que celles tracées par sa formation.

« Dans tout mon parcours, le fil rouge, c’est la curiosité », confie celui qui a travaillé en cabinet ministériel mais aussi dans une start-up à San Francisco, « dans la tech et maintenant dans le spatial ».

– Fascination –

Il est arrivé dans ce dernier secteur un peu par hasard, même si sa fascination pour l’espace date de l’enfance et de ses heures passées à scruter le ciel depuis la campagne proche d’Annecy où il a grandi.

« De manière assez simple, j’ai suivi ma compagne qui travaille en histoire et a été recrutée à Toulouse. »

Et dans la capitale française de l’aérospatiale, la « passion personnelle » de celui qui écoute volontiers le planant « Dark Side of the Moon » de Pink Floyd ou apprécie l’épopée cosmique « Interstellar » de Christopher Nolan a rencontré « un univers professionnel ».

« Une sorte d’alignement des planètes », sourit-il.

A l’heure où l’échéance des premiers lancements se rapprochait, le « professionnel » a rendu difficile l’équilibre avec la vie familiale, regrette Alexandre Tisserant, parent avec sa compagne Emmanuelle de trois filles de 14, 12 et 8 ans.

« On sait aussi que c’est un pic et que ça devrait ensuite être différent », espère-t-il.

A la tête de Kinéis, il a eu un peu le vertige quand il a pour la première fois jeté un œil au compte en banque de la société affichant les 100 millions d’euros levés en 2020 auprès d’investisseurs publics et privés.

– « Recul nécessaire » –

Mais ce qui lui procure « le plus de plaisir », c’est « de faire que tous les morceaux collent bien ensemble dans l’entreprise », de « faire le liant » avec comme objectifs, dit-il, « écoute » et « bienveillance ».

« Un long projet comme celui-ci, ce n’est pas un long fleuve tranquille », explique Nicolas Sultan, PDG d’Hemeria, le constructeur, lui aussi toulousain, des satellites conçus par Kinéis.

« On a eu des choses à gérer (…) et à chaque fois Alexandre a été en mesure de prendre le recul nécessaire pour adresser le sujet avec pragmatisme », dit-il.

Barbe de trois jours et queue de cheval, veste simple sur tee-shirt, le PDG affiche la décontraction vestimentaire qu’il appréciait à San Francisco.

« Ca permet de se sentir soi tout le temps, ce qui me paraît une condition indispensable pour prendre les meilleures décisions », confie-t-il.

De quoi continuer à faire preuve de « pragmatisme », le mot qu’utilise également pour parler de lui Caroline Laurent, directrice systèmes orbitaux au CNES, partenaire opérationnel et actionnaire de Kinéis.

Il en faudra, souligne-t-elle, pour la suite de l’aventure Kinéis et notamment vendre les services offerts par la constellation.

« Une fois qu’il y aura les 25 satellites, il faudra des clients! », insiste-t-elle.

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