Le recrutement de CASTANER, GUEDJ et SPITZ par SHEIN suscite de vifs remous
Shein s’offre une brochette d’anciens membre du gouvernement et du Medef. Le géant chinois de la fast fashion, critiqué pour ses pratiques controversées, vient de recruter Christophe Castaner, Nicole Guedj et Bernard Spitz au sein de son nouveau comité stratégique régional. Officiellement chargé d’accompagner l’entreprise sur ses ambitions RSE, ce recrutement divise et alimente les doutes sur la sincérité de la démarche.
Une stratégie qui interpelle
Derrière cette annonce, Shein s’engage dans le match avec des méthodes éprouvées : utiliser des figures publiques et économiques respectées pour redorer son image et surtout se rapprocher des acteurs politiques et décisionnels clés. Ainsi ont été recruté Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur, Nicole Guedj, ancienne Secrétaire d’Etat et avocate de renom, et enfin Bernard Spitz, ancien président de la Commission internationale du Medef, pour rejoindre l’équipe censée accompagner Shein sur des enjeux cruciaux comme la décarbonation, l’économie circulaire et la transparence de la chaîne d’approvisionnement.
Des objectifs ambitieux… mais flous
Shein affirme, à nos confrères du FIGARO, vouloir « tirer parti des connaissances de ces experts mondiaux » pour progresser dans son parcours de durabilité. Un discours politiquement correct, mais qui reste à traduire en actions concrètes. Les grandes annonces ne suffiront pas à effacer les accusations pesant sur l’entreprise : exploitation des ressources, conditions de travail discutables et modèle économique intrinsèquement opposé à la durabilité.
Malgré les promesses, aucun plan détaillé n’a encore été présenté pour répondre aux attentes réglementaires croissantes en Europe, où des lois se durcissent pour limiter l’impact de la fast fashion.
Un lobbying à peine déguisé ?
Le choix des membres du comité stratégique soulève également des interrogations sur la finalité réelle de cette initiative. Avec Christophe Castaner, Shein s’offre un carnet d’adresses bien rempli dans les sphères publiques françaises. Un avantage stratégique à l’heure où le groupe fait face à une pression politique croissante.
Le ralliement de Nicole Guedj et Bernard Spitz, habitués des rouages institutionnels, renforce également cette impression d’une opération davantage orientée vers l’influence que vers la transformation.
Ainsi le message semble clair : Shein veut sécuriser son positionnement en Europe, quitte à soulever des questions sur l’éthique de sa démarche.
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