Le Royaume-Uni s’engage dans une course contre la montre pour assurer sa souveraineté technologique
Le gouvernement britannique dévoile ce matin une stratégie offensive pour exploiter pleinement le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) et garantir sa souveraineté technologique. Face à une compétition mondiale féroce, le Royaume-Uni mise sur des infrastructures stratégiques et une approche réglementaire favorable à l’innovation pour rattraper son retard et se positionner parmi les leaders du secteur.
Un plan pour une décennie de renouveau national
Baptisé « AI Opportunities Action Plan » et piloté par Matt Clifford, ce plan propose 50 mesures destinées à transformer l’IA en moteur de renouveau économique et sociétal. Parmi ces mesures :
- Zones de croissance dédiées (« AI Growth Zones ») : Des hubs technologiques pour accélérer le développement d’infrastructures IA et attirer les investissements privés. La première zone sera établie à Culham, Oxfordshire.
- Capacités de calcul renforcées : Une augmentation par vingt des capacités de calcul publiques pour atteindre 100 000 GPU d’ici 2030, avec la construction d’un nouveau supercalculateur.
- Bibliothèque nationale de données : Un répertoire pour exploiter en toute sécurité les données publiques et soutenir le développement de l’IA.
- AI Energy Council : Un organe pour anticiper et gérer les besoins énergétiques croissants, notamment par des sources d’énergie durable comme le nucléaire.
Le Premier ministre Keir Starmer déclare à ce sujet : « L’IA est un outil puissant qui transformera notre économie et améliorera les services publics. Notre plan permettra de créer des emplois, d’attirer des investissements et de placer plus d’argent dans les poches des citoyens. »
Une approche réglementaire distincte
Contrairement aux modèles européen et américain, le Royaume-Uni prévoit une régulation modérée qui favorisera l’innovation. Le gouvernement testera les applications d’IA avant d’imposer des règles, afin d’offrir un cadre pragmatique et stable pour les entreprises et les investisseurs.
Des investissements privés records
Cette stratégie a déjà convaincu plusieurs acteurs du secteur privé, avec un total de 14 milliards de livres d’investissements annoncés par trois grandes entreprises :
- Vantage Data Centres : 12 milliards de livres pour construire des centres de données, dont l’un des plus grands d’Europe au Pays de Galles, créant 11 500 emplois.
- Kyndryl : 1 000 emplois à Liverpool via un nouveau hub technologique.
- Nscale : 2,5 milliards de dollars pour un centre de données souverain à Loughton, Essex, opérationnel d’ici 2026.
L’IA au service des services publics
Le plan met l’accent sur l’intégration de l’IA dans les services publics pour améliorer leur efficacité avec pour exemples :
- Santé : Diagnostics précoces du cancer du sein et optimisation des soins grâce à l’IA.
- Education : Automatisation des tâches administratives pour permettre aux enseignants de se concentrer sur l’enseignement.
- Infrastructures : Surveillance des routes via des caméras équipées d’IA pour réparer rapidement les dégradations.
Selon le FMI, l’adoption de l’IA pourrait augmenter la productivité britannique de 1,5 point par an, générant jusqu’à 47 milliards de livres par an sur une décennie.
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