[Geste] A quoi ressemblera la publicité de demain ?

Le Geste, le Groupement des Editeurs de contenus et de services en ligne, a organisé le 13 décembre dernier, une matinée prospective sur la publicité de demain. Parmi les intervenants, on retrouvait Matthieu Aubusson, responsable France de PricewaterhouseCoopers, Pascal Dasseux, président directeur général d’Havas Digital ou encore Fabien Magalon, directeur général de La Place Média. Ces derniers sont revenus sur ce que devrait être la publicité digitale.

Matthieu Aubusson a tout d’abord évoqué les prévisions pour le marché des médias, pour les 5 prochaines années. Selon lui, le marché des médias sera tiré par les pays émergents, et en particulier par les 4 pays du BRIC et ceux du Golden 8 (Venezuela, Afrique du Sud, avec les pays d’Afrique du Nord, du Moyen Orient, d’Asie du Sud Est et d’Océanie). La croissance moyenne annuelle du marché publicitaire attendue est estimée autour de 13% dans chacun de ces pays émergents contre une moyenne mondiale de 6,4% par an. En Europe de l’ouest et en Amérique du Nord, elle devrait être de 2 à 5% par an.

Il ajoute  : »Sur les 5 prochaines années, le digital devrait contribuer à hauteur de 67% à la croissance du secteur des médias au niveau mondial mais la digitalisation varie fortement en fonction des marchés et du potentiel des offres numériques. »

Pascal Dasseux, Président Directeur Général d’Havas Digital, est ensuite revenu sur l’efficacité de la publicité digitale : « En France, 44% des personnes interrogées déclarent regarder la télévision avec un ordinateur portable allumé devant eux et 33% avec un smartphone connecté. Cette transition technologique ouvre les portes d’une nouvelle ère digitale, mobile, multi-écrans, multi-usages et multi-sensorielle avec le développement de nouvelles interfaces faisant de plus en plus appel à l’ensemble de nos sens. »

En bref, les programmes passent d’un écran à l’autre, leur durée de vie est décuplée, et cette nouvelle manière de consommer les médias offre de belles opportunités de publicité.

« Les Mad Men cèdent du terrain aux Math Men »

Deux tables rondes ont également été organisées à l’occasion de cette matinée de réflexion. La première, intitulée « Mobilité, comment combler le retard » a permis à ses invités d’échanger sur le marché de la publicité sur mobile. On en retiendra les interventions suivantes :

Benoît Raphaël, Co-fondateur de Trendsboard : « le différentiel entre temps passé sur mobile, le nombre de pages vues et le chiffre d’affaires publicitaire effectivement réalisé est encore dans un ratio de 1 à 10. En d’autres termes, les éditeurs et les médias n’exploitent que 10% du potentiel d’affaires sur mobile. »

Frédéric Dumeny, Directeur Général, Adfonic :  « Sur le marché de la publicité mobile, le data tracking est absolument clé. La stratégie de collecte d’information doit être pensée autant en amont qu’en aval. Il faut que les marques conservent cette dimension en tête dès le départ pour le développement de leurs applications mobiles. C’est primordial. »

La seconde, sur le thème « Ad exchange : la transformation de la vente d’espace » a réuni 7 intervenants autour d’une discussion sur les revenus publicitaires. Fabien Magalon, Directeur Général de La Place Média, y a déclaré : « Cette année en France, les revenus publicitaires sur internet ont été multipliés par deux pour les éditeurs. La révolution RTB (Real Time Bidding) a permis de multiplier les CPM par X3 ou par X4. »

David Licoys, directeur des activités digitales du groupe Le Monde : « Dans ce nouvel espace digital, toutes les régies médias n’auront pas vocation à perdurer […] Les métiers évoluent rapidement. Les Mad Men cèdent en effet rapidement du terrain aux Math Men et il n’y aura à terme plus que trois grandes catégories de métiers, les RTB managers, plutôt de profil scientifique ou ingénieur, les OPS managers pour la gestion de projet, plutôt de profil commercial et des ambassadeurs de marque. »