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À la découverte de la « MavTech » singapourienne

Par Jérôme Doncieux, fondateur d'ETX Studio

Royalement installée au cœur de la ville-État, Singapore Management University (SMU) a reçu avec fierté notre promo de l’Executive Master de l’École polytechnique de Paris, venue, d’une certaine façon, fêter la réouverture très récente du pays.

L’occasion de mieux comprendre le « miracle singapourien » dans une zone géopolitique si sensible, comme sut nous le dire avec diplomatie l’ambassadeur de France, Marc Abensour, lors d’un panel avec la professeure Lily Kong, présidente de SMU.

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« The will to survive, the will to success. Nous n’avions rien pour nous : ni énergie, ni agriculture, ni population nombreuse, ni espace. Rien. C’est paradoxalement peut-être pour cela, que ce pays est si fort. La technologie, l’éducation et le “Migrant Spirit”, sont les facteurs clés de succès de ce pays. Travaillez dur, travaillez dur, travaillez dur. Ne comptez sur personne. Un pays auquel je suis très reconnaissant de m’avoir offert la chance de devenir ce que je suis, alors que mon père avait trois emplois pour survivre et nous éduquer. Un pays que je sers comme réserviste de l’armée. » Grand journaliste et ancien député, Viswa Sadasivan a la foi. La foi dans Singapour et son modèle.

« Modèle » plutôt, puisque de son aveu même, « le vote n’est pas un enjeu majeur ici », illustrant son propos par la stabilité du pays et la représentation de toutes ses parties prenantes politiques et syndicales, dans l’écosystème de « management étatique » – terme business que j’emploie à dessein, tant ce pays cultive son ADN entrepreneurial, symbolisé par notre rencontre avec Aaron Maniam, le secrétaire adjoint à l’industrie et à l’information au ministère des communications et de l’information.

Écosystème fondé sur la « méritautocratie » : méritocratie individuelle et autocratie collective, dominée par la figure tutélaire du « père de la nation », Lee Kuan Yew, premier ministre pendant plus de trente ans à partir de 1959. Un leader dont les débuts furent marqués par un projet avorté de fusion avec la Malaisie en 1963, puis une guerre contre l’Indonésie en 1965…

Singapour est dense, dans tous les sens du terme

Dense géographiquement : seulement 50 kilomètres sur 26. Mais un très important hub aéroportuaire, classé meilleur aéroport du monde par Skytrax. Et un port qui est le second du monde, derrière Shanghai et devant Rotterdam.

Dense stratégiquement : Singapour est un pays minuscule, avec un positionnement majuscule fondé sur la stabilité, la quiétude et l’innovation permanente.

Dense technologiquement : Singapour est – avec Israël, par bien des côtés son jumeau, même si les autorités locales se voient plutôt comme la « Suisse de l’Asie du Sud-Est » – le petit pays le plus avancé au monde en technologie. En intelligence artificielle, désormais. Une tech qui est sa colonne vertébrale, tant en termes de gouvernance – la fameuse « Smart Nation data-driven » – que de business et même de soft power, quand on constate que l’Égypte utilise une plateforme de popularisation de l’AI conçue par la National University of Singapore.

Dense militairement : avec 65 000 soldats, 370 000 réservistes et des équipements de pointe rendus possible par un budget qui en fait notamment un partenaire stratégique de l’industrie d’armement française, Singapour est une puissance militaire régionale.

Dense architecturalement : avec nombre de gestes créatifs dans ce domaine, « Archi soft power » illustré par le fameux hôtel Marina Bay Sands, dont la plus grande et plus haute piscine à débordement du monde culmine au 57 e étage !

Dense humainement : avec le culte du métissage entre les nationalités et les religions. Marqué par les « Hock Lee Bus Riots » de mai 1955, le pays est visiblement obsédé par la stabilité sociale, favorisée par une « permaculture » du « mieux on mélange, mieux ça pousse ».

Méritocratie + Autorité + Volonté + Technologie : plus qu’une simple « GovTech », Singapour est une impressionnante « MavTech » que j’ai été heureux de mieux comprendre aux côtés de mes camarades de l’X, avec qui nous avons peu dormi, beaucoup ri – avec l’anniversaire récurrent de Mona, notamment – et énormément appris. Un privilège que je mesure pleinement, tout comme le prestige de l’École polytechnique de Paris et de la France, ici.

À suivre  et merci Air France (et Cécile Chamaret) pour le message saluant la promo dans l’avion !

Le contributeur :

Jérôme Doncieux est Owner & CEO ETX Studio. Il est entrepreneur et fondateur d’ETX (Editorial Transformative Xperience) Studio qui combine stratégie, contenu et technologie. Fatigue digitale et mutation des modes de vie (télétravail | multi tasking | mobilité) obligent, ETX a l’ambition de devenir le leader européen de la revoluSON industrielle en faisant converger les contenus écrits et leur audio augmentation grâce à l’AI sémantique. Convaincu de la force de l’analogie entre la permaculture et la transformation, il milite pour le permanagement qui se résume par « mieux on mélange mieux ça pousse ». Convaincu de la nécessité de passer de la parole aux actes et de faire émerger une société du #mieux #differemment #moins, il a donné 12,5 % du capital d’ETX à son équipe et 1 % à la Fondation EPIC.

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