A la recherche d’un «game-changer» parmi les candidats aux Primaires de la droite et du centre
Retrouvez l'ensemble des débats et les interviews des «Primaires de l'Economie» sur Frenchweb.
12 minutes. C'est le temps imparti aux six candidats à la Primaire de la droite et du centre pour séduire un parterre d'entrepreneurs et de chefs d'entreprises, réunis par 5 associations (ACSEL, Croissance Plus, France Biotech, France DIgitale et le METI) pour «Les Primaires de l'Economie». Sur la scène de la Maison de la Chimie à Paris, les programmes économiques étaient plus ou moins tournés vers les enjeux de l'économie numérique.
Au-delà des annonces de baisses de charges, de suppression des 35 heures, de la baisse du nombre de fonctionnaires, de la suppression de l'ISF pour certains, et de la baisse de l'IS, quelles sont leurs ambitions pour le digital en France? Les candidats de la droite et du centre ont-ils séduit ces acteurs de l'économie?
Si l'événement se voulait hors norme, notamment parce que certains dirigeants ont pu interpeller les candidats, l'exercice était, lui, maîtrisé sur le bout des doigts par les prétendants. Sur la forme, aucun «game-changer» déclaré donc, à l'exception de Nathalie Koscisusko-Morizet, qui, à chaque interpellation, se levait de sa place pour mettre en scène sa réponse.
«Je me sens chef d'entreprise»
Sur le fond, les candidats ont plus ou moins tenu compte de leur auditoire; mais la plupart s'en sont tenus aux grandes mesures de leur programmes. «Moi d'une certaine manière, je me sens chef d'entreprise, avec la métropole de Bordeaux (…) je rencontre des problèmes de management», a entamé Alain Juppé, premier candidat à passer sur le gril. Pour séduire, l'élu local a mis en avant l'application «Bordeaux embauche», qu'il a soutenu dans sa ville. «J'ai pris le risque», répète-t-il. «La French Tech c'est pas mal. Cela permet de mettre en réseau», reconnaît-il. Le principe de précaution reste toutefois la norme pour l'ancien ministre. «J'ai dit aux jeunes : rester les maîtres de la transformation numérique; n'en soyez pas les esclaves», prévient-il.
NKM, product manager
Dans une interview sur Frenchweb, Nathalie Kosciusko-Morizet a à coeur de défendre ses «trois mesures phares» pour favoriser l'émergence du numérique en France. La candidate a conçu son programme à la manière d'un product manager; accordant une large place à une «dimension créative» et inspirationnelle, au moins sur la forme. «On a envie de proximité, d'identité, de produit qui nous ressemble», explique celle qui veut absorber en un programme les changements de «toute la société».
Elle trouve les mots pour son auditoire. «On a raté le tournant de la robotisation pour de mauvaises raisons. On a tué les cols bleus. Ne le faisons pas à nouveau avec les cols blancs», poursuit celle qui prône un système politique «moins vertical» et la fin d'«un ancien monde hiérarchique». De ces propos disruptifs, les «crash tests» menés par Frenchweb révéleront que les entrepreneurs resteront sur leur faim. Au final, un produit «game changer» pour NKM, mais sans les fonctionnalités d'usage.
Bruno Le Maire veut disrupter l'administration
Avec Bruno Le Maire, elle est l'autre candidate qui parle «Fab Lab» et «coworking». Pour l'ancien ministre qui a démissionné de la fonction publique, il s'agit de bâtir une nouvelle administration numérique. «L'ère des technocrates doit finir en 2017», annonce-t-il. Il est «attaché aux droits des individus et pas à une catégorie d'indivus», explique-t-il sur le dossier Uber face aux taxis.
«Ma source d'inspiration est la nouvelle génération», résume Bruno Le Maire.
Copé change les règles du jeu
L'usage de l'homme politique, Jean-François Copé en est devenu adepte. Le candidat qui veut faire adopter ses mesures économiques phares par ordonnance et «réarmer la France» face aux nouveaux défis, a surpris un entrepreneur par son «ton martial». Pour changer les règles du jeu, Jean-François Copé est prêt à instaurer «une obligation de résultats» au sein de l'administration. «Le politique, contrairement à l'entrepreneur, n'est pas jugé sur ses résultats. La démocratie participative n'est pas assez en place», observe-t-il.
Autre mesure, la possibilité pour un jeune de 16 ans d'avoir un numéro de SIRET pour l'encourager à gagner sa vie et à créer son activité.
Derniers candidats à passer le test de cette journée, François Fillon et Nicolas Sarkozy. Le second a échangé avec fermeté avec les entrepreneurs. François Fillon s'est, lui, attaché à convaincre sur son programme qu'il qualifie volontiers de libéral. Ces deux programmes sont également en débat auprès de la communauté tech, à retrouver en vidéos sur Frenchweb.
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