ALIBABA, l’action du géant chinois plonge à l’ouverture de Hong Kong
AFP
L’action du géant chinois du e-commerce Alibaba a chuté de plus de 7% à l’ouverture de la Bourse de Hong Kong vendredi, après l’annonce la veille par le groupe qu’il renonçait à son projet de son activité cloud (informatique en nuage).
Le titre a plongé de 7,13 % à l’ouverture, dans la droite ligne de Wall Street où l’action de l’entreprise a reculé jeudi de 8,11% après l’annulation de son projet en raison des restrictions américaines sur les puces informatiques.
En réaction à la nouvelle, les titres du groupe cotés à Wall Street se sont également écroulés de 9,14% à 79,11 dollars.
En mars, Alibaba avait annoncé un grand plan de restructuration. Il prévoyait alors de découper le groupe en six entités, dont cinq pourront être cotées séparément en Bourse.
L’objectif affiché était notamment de créer davantage de valeur pour les actionnaires et d’être plus compétitif.
Mais l’entreprise a annoncé jeudi annuler pour l’heure le projet de scission en une entité distincte de son activité cloud en raison du « récent renforcement des restrictions américaines sur l’exportation de puces informatiques de pointe ».
« Nous estimons qu’une scission complète de Cloud Intelligence Group pourrait ne pas produire l’effet escompté d’amélioration de la valeur actionnariale », a indiqué Alibaba jeudi dans un communiqué annonçant ses résultats trimestriels.
Celui-ci indique qu’Alibaba a fait état d’un chiffre d’affaires en hausse de 9% sur un an sur la période juillet-septembre, après plusieurs années difficiles et sur fond de ralentissement économique en Chine, qui pèse sur la consommation.
Le groupe basé à Hangzhou (est), acteur incontournable de l’économie numérique, est un précurseur de la généralisation en Chine des achats sur internet. Il est à ce titre un baromètre de la consommation dans le pays.
– Sécurité nationale –
L’annonce par Alibaba qu’il renonçait à son projet de scission de sa branche informatique en nuage a interloqué les investisseurs.
« J’ai été assez surpris », a expliqué à Bloomberg Kevin Net, responsable des actions asiatiques à Tocqueville Finance. « J’ai d’abord pensé que toute la restructuration de l’entreprise pourrait être menacée ».
Les Etats-Unis tentent depuis de nombreux mois de limiter l’accès des entreprises chinoises aux technologies de pointe, avec notamment des restrictions à l’exportation vers le géant asiatique de semi-conducteurs et de machines utilisées pour leur fabrication.
Selon l’administration américaine, il s’agit de prévenir leur utilisation par la Chine à des fins militaires et de répondre aux menaces posées à la « sécurité nationale ».
L’exportation des puces les plus performantes, notamment celles utilisées pour le développement de l’intelligence artificielle, est soumise à l’octroi d’une licence par les autorités américaines.
La Chine dénonce régulièrement ces mesures, qu’elle accuse de vouloir enrayer son développement économique.
Le plan de restructuration d’Alibaba a été annoncé après plusieurs années de turbulences pour la « tech » en Chine, marquées par une reprise en main par les autorités d’un puissant secteur alors peu régulé.
Alibaba avait été en 2020 la première entreprise à subir la vindicte du pouvoir.
Les autorités avaient alors stoppé in extremis ce qui aurait dû devenir l’une des plus grosses levées de fonds de l’histoire (34 milliards de dollars) pour son ex-filiale Ant Group, propriétaire d’Alipay, un système de paiement par téléphone très populaire en Chine.
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