API : et si Twitter se trompait ?
Twitter a changé ses règles. Si vous n’utilisez que l’application Twitter “officielle” sur votre mobile et le site sur votre ordinateur, vous n’aurez peut-être rien remarqué.
Mais si vous êtes un développeur qui travaille avec l’API Twitter, pour vous tout a changé : clairement, la question se pose de savoir si vous êtes encore le bienvenu.
Le problème, c’est que ça a aussi permis à Tumblr et Instagram de bâtir des réseaux concurrents à celui de Twitter en permettant aux nouveaux inscrits de retrouver leurs contacts sur le site. C’est ce qui a permis à de nombreux clients tiers comme TweetDeck (qui a fini par être racheté par Twitter) de proposer un meilleur service que l’originel et de “voler” l’audience de Twitter.
Facebook a choisi la publicité comme principale source de monétisation depuis longtemps, et est parvenu à relativement bien gérer son API de sorte qu’on puisse l’utiliser pour bâtir des applications rentables comme celles de Zynga mais qu’on ne puisse vraiment lancer un concurrent direct de Facebook. Twitter, par contre, s’est longtemps cherché un modèle de monétisation rentable. Les nouvelles règles très strictes d’utilisation de l’API semblent avoir un but : s’assurer que tout le monde utilise Twitter via les canaux officiels et ainsi n’échappe pas à la publicité.
Une autre voie possible ?
Nous parlions la semaine dernière des sites qu’on appelle le “nouveau web” et de leur probable adoption de la publicité native. Le fait est que, quand on se positionne comme média et pas comme réseau social (et on peut arguer que c’est ce qu’est Twitter avant tout), la publicité est en effet une source de revenus naturelle et logique. Mais quand on est une plateforme, riche d’un “interest graph” comme Twitter, il y a autre chose à faire.
App.net a été pensé comme un réseau social sans publicité, et le succès de sa campagne Kickstarter a montré qu’il y avait une demande. Le fait est que lorsque, comme Facebook et Twitter, on devient un média qui doit vendre de la publicité, l’expérience utilisateur n’est plus la préoccupation numéro 1 des développeurs : il faut avant tout vendre des espaces. Au final, c’est prendre le risque de subir le même sort que Myspace : se noyer dans la pub.
Il n’y a peut-être pas autant d’argent dans ce modèle pour l’instant que dans la publicité, mais il pourrait s’imposer pour certains réseaux sociaux de niche. Après tout, la plateforme payante est un business model qui a plutôt bien fonctionné pour le Playstation Network, l’API Google Maps ou l’App Store d’Apple. Pourquoi pas pour un site ?
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Un point de vue et une analyse très intéressants, merci !