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Apple avance à toute vapeur dans les services

AFP

Connu pour ses Mac et ses iPhone qui ont fait sa fortune, Apple a fait une série d’annonces lundi dans les services avec, en particulier, une plateforme de streaming vidéo. Se renforcer dans les services est essentiel pour Apple. S’il écoule encore ses iPhones par dizaines de millions chaque trimestre, leurs ventes ont baissé fin 2018, dans un marché du smartphone largement saturé.

Apple TV+, le grand bond dans la vidéo

Le grand bond dans la vidéo prend deux formes : d’une part, un service de streaming sur abonnement donnant accès à des contenus originaux (films, séries, documentaires…) produits par Apple et, d’autre part, un lifting de  son application déjà existante Apple TV, qui permet d’accéder à d’autres plateformes ainsi qu’aux contenus à la pièce d’iTunes Store. L’idée est d’avoir accès à tous les contenus vidéo via une seule application et offrant des suggestions de programmes et de chaînes basées sur les préférences de l’usager, comme le font les plateformes actuelles.

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Copié sur le modèle de Netflix, Apple TV+ proposera des contenus exclusifs avec une ribambelle de stars devant et derrière la caméra. Parmi eux la célébrissime présentatrice télé Oprah Winfrey, mais aussi les réalisateurs Steven Spielberg, J.J. Abrams, M. Night Shyamalan, les actrices Jennifer Aniston, Reese Witherspoon ou des comédiens comme Steve Carell ou Jason Momoa, le colosse d’«Aquaman » et de « Game of Thrones ». « Nous croyons profondément au pouvoir de la créativité», a déclaré Tim Cook, CEO d’Apple.

Gros point d’interrogation en revanche sur le prix, qu’Apple n’a pas annoncé tout en promettant un lancement pour l’automne. C’est via l’application Apple TV, entièrement revue, que les abonnés accèderont à cette plateforme de contenus originaux. Apple TV permet d’accéder, en payant un abonnement distinct, à des chaînes comme HBO, Showtime ou Starz mais également à Netflix et à Amazon Prime. Cette nouvelle version de l’application sera disponible progressivement dans le monde à partir de mai. Elle sera aussi directement intégrée aux téléviseurs connectés de Samsung au printemps avant ceux d’Amazon (Fire TV), LG, Sony, Vizio…

L’idée « est de rassembler tous les programmes, retransmissions sportives, informations sur tous vos appareils pour que vous passiez moins de temps à chercher quelque chose à regarder et davantage de temps à profiter», a indiqué Tim Cook. Ce qui suppose donc qu’Apple utilise les données personnelles de ses usagers pour étudier leurs préférences et leur suggérer des programmes. Mais Tim Cook a insisté plusieurs fois : ces différents services ne permettront pas à des annonceurs publicitaires de repérer et de suivre les utilisateurs pour cibler de la publicité, et Apple ne partagera pas les données personnelles avec qui que ce soit.

Apple TV+ marque une transition « stratégique majeure» pour laquelle Apple doit jouer serré car « son succès jouera un rôle vital pour la croissance» de ses services dans les années qui viennent, estime l’analyste Daniel Ives de Wedbush Securities, qui anticipe 100 millions d’abonnés dans les 3 à 5 ans. Benedict Evans, investisseur et fin connaisseur de la Silicon Valley, est resté sur sa faim: « Apple ne nous a pas dit grand chose d’important sur (son offre télé), sinon qu’elle existe», a-t-il dit sur Twitter, ajoutant n’avoir que faire des stars alignées par Apple. « Je veux savoir quel est le budget annuel (pour les contenus), si c’est un milliard ou 10 milliards de dollars» comme Netflix, a-t-il ajouté car, comme pour les fusées, « la seule façon de monter, c’est de brûler du carburant».

Apple, dont le service de streaming était très attendu, devait frapper fort sur un marché en plein boom mais déjà peuplé, avec Netflix , Amazon, Hulu, etc., bientôt rejoints par des poids lourds, comme Disney et WarnerMedia. Si Apple arrive assez tard sur ce créneau, il peut compter sur ses gigantesques moyens financiers mais aussi sur une base de 1,4 milliard d’appareils de la marque en circulation, où il pré-installe ou met à jour directement ses services. Apple a aussi construit sa réputation en arrivant souvent après les autres sur un marché mais en parvenant à le bouleverser (iPhone) ou à progresser très vite (Apple Music).

News+, un service presse premium sans le New York Times et le Washington Post

Apple a déjà un portail d’accès la presse, Apple News. Le groupe y ajoute un système d’abonnement unique, à 9,99 dollars par mois, baptisé News+, qui permet d’accéder « aux meilleurs articles et les plus pertinents» de plus de 300 titres, surtout de magazines (Vogue, National Geographic, Elle, The New Yorker, Vanity Fair…). Il y a aussi des titres en français pour le marché canadien. Le choix est nettement plus limité pour ce qui est de la presse quotidienne, avec toutefois deux titres américains, le Los Angeles Times et le Wall Street Journal, ainsi que le canadien The Star. Selon la presse, le New York Times et le Washington Post ont refusé d’y participer. Un des points d’achoppement étant notamment le pourcentage des recettes exigé par Apple, qui serait de 50 % selon des médias américains. News+ est disponible dès lundi aux Etats-Unis et au Canada, avant des lancements en Australie et au Royaume-Uni cette année. Répondant aux inquiétudes grandissantes sur la préservation des données personnelles, Apple a insisté sur le fait que les annonceurs publicitaires ne seraient pas en mesure de repérer et de suivre les abonnés pour cibler de la publicité.

Les relations entre la presse et les géants technologiques – en particulier Google ou Facebook » target= »_blank » rel= »noopener »>Facebook – sont notoirement difficiles, les premiers accusant les seconds de piller leurs contenus sans les rémunérer et de phagocyter leurs revenus publicitaires.

Apple Arcade, un service de jeux vidéo « stratégiquement efficace»

Apple a aussi annoncé un abonnement à des jeux vidéo (Apple Arcade). Présenté comme le premier du genre, le service pourrait être « stratégiquement efficace » et Apple « pourrait vraiment en tirer des revenus dans les années qui viennent», selon Daniel Ives.

« L’abonnement vous permettra de télécharger et de jouer à n’importe quel jeu depuis l’AppStore», la boutique en ligne d’applications d’Apple, et les jeux seront disponibles sur tous les appareils Apple, a expliqué Ann Thai, une des responsables de l’AppStore. Apple n’a pas annoncé de prix pour Arcade, qui sera disponible cet automne dans plus de 150 pays. Le groupe a promis « plus de 100 jeux », nouveaux ou exclusifs.

Pas de publicité ni de possibilité de se faire « tracker » à des fins publicitaires, a promis Apple. Le jeu vidéo représente un marché significatif et Google a frappé fort la semaine dernière en dévoilant Stadia, une plateforme qui permet de jouer à des jeux vidéo directement en ligne grâce à la puissance du cloud, qui fonctionne avec des serveurs répartis dans le monde entier et qui communiquent à très haute vitesse.

La Apple Card, une carte de crédit sans frais et sans partage de données avec des tiers

Apple a enfin annoncé une carte de crédit sans frais, la Apple Card, en coopération avec la banque Goldman Sachs et avec l’émetteur de cartes Mastercard, qui sera intégrée à son système de paiement électronique Apple+Pay » target= »_blank » rel= »noopener »>Apple Pay. Le service sera disponible cet été aux Etats-Unis. Les souscripteurs auront accès à une carte physique et à une sorte de portefeuille virtuel permettant par exemple de gérer son budget via l’application. Là encore, pas de partage de données avec des tiers.

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