Apple: pourquoi le chef de la sécurité est-il accusé de corruption?
AFP
Le directeur de la sécurité d’Apple a été inculpé pour corruption supposée pour avoir, selon la justice, offert des dizaines d’iPads (les tablettes numériques de la marque à la pomme) dans le but d’obtenir des permis de ports d’armes pour les employés du géant des technologies. Thomas Moyer, responsable de la sécurité pour le groupe californien, et un courtier en assurances « sont accusés d’avoir offert des pots-de-vin pour obtenir des permis de port d’une arme à feu cachée (CCW) », a indiqué lundi un communiqué du procureur du comté de Santa Clara, dans la Silicon Valley. Un sous-shérif, Rick Sung, et un capitaine, James Jensen, ont aussi été inculpés pour avoir demandé ces pots-de vin, précise le bureau du procureur.
70 000 dollars d’iPads
L’enquête, qui a duré deux ans et porté sur différents actes de corruption supposée, a révélé que les deux hommes ont refusé d’émettre les permis « tant que les postulants n’auraient pas donné quelque chose de valeur en échange ». Thomas Moyer avait fini par promettre de donner 200 iPads -l’équivalent de près de 70 000 dollars- contre 4 permis, avant de « retirer précipitamment » son offre « au dernier moment », en août 2019, quand il a appris que le procureur avait ordonné une perquisition du bureau du shérif, selon le communiqué. Le chef de la sécurité mondiale d’Apple « est innocent », a rétorqué son avocat Ed Swanson dans une déclaration écrite. « Il n’a rien fait de mal et s’est comporté avec la plus grande intégrité pendant toute sa carrière. Nous n’avons aucun doute qu’il sera acquitté lors du procès ». « Apple a bien offert des iPads. Et Apple a bien postulé pour des permis CCW. Mais ces deux choses ne sont pas liées », a-t-il expliqué à l’AFP.
Selon l’avocat, cette affaire est avant tout « une longue dispute publique entre le shérif et le procureur du comté de Santa Clara, et Tom fait partie des dommages collatéraux ». Il fait valoir que M. Moyer est un vétéran de la Navy américaine et un « avocat respecté », employé par Apple depuis 14 ans. « Il ne mérite pas que sa réputation soit ternie par ces accusations sans fondement ». « Les prévenus comparaîtront le 11 janvier 2021 devant le tribunal de San Jose. S’ils sont condamnés, les accusés pourront écoper des peines de prison » ferme, précise le communiqué du procureur. Apple n’a pas réagi dans l’immédiat à une sollicitation de l’AFP.
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