Apple veut signer des accords avec les mines, craignant une pénurie de cobalt
Apple risque-t-elle de se retrouver à court de cobalt, élément essentiel de la production des batteries, face à l’émergence des véhicules électriques ? L’entreprise à la pomme ne veut pas prendre de risque. D’après des informations confidentielles obtenues par Bloomberg, la société serait en négociation pour se fournir directement auprès des mines et ainsi sécuriser son approvisionnement sur le long terme. Une tâche qui était auparavant confiée directement aux entreprises qui fabriquent ses batteries.
Toujours selon Bloomberg, Apple souhaiterait sécuriser l’approvisionnement de plusieurs milliers de tonnes de cobalt par an sur cinq ans ou plus. Des discussions avec les mineurs qui seraient sur la table depuis plus d’un an et qui pourraient aussi se solder par un échec, selon une des sources.
Des voitures électriques 1 000 fois plus gourmandes
Iphones, tablettes… Apple est un gros consommateur de cobalt. Et ce n’est pas le seul. Près d’un quart de la production globale de cette substance est utilisée pour les smartphones. Et l’entreprise américaine n’a peut-être pas tort de s’inquiéter des besoins en cobalt que nécessiteront les véhicules électriques. Pour construire les batteries de téléphone, il faut environ huit grammes de cobalt raffiné, quand une voiture électrique en nécessite 1 000 fois plus. Et Volkswagen, par exemple, a annoncé vouloir doubler ses investissements dans les voitures électriques, pour les porter à 20 milliards d’euros d’ici 2030.
Cobalt et droits humains
Deux-tiers de la production du cobalt provient de la République Démocratique du Congo. S’approvisionner directement auprès des mines pourrait également être le moyen pour Apple de mieux contrôler le respect des droits humains par les mines qui fournissent le cobalt utilisé dans ses appareils. Une critique souvent faite à l’entreprise par les associations de défense des droits de l’Homme, notamment en ce qui concerne le recours au travail des enfants. Dans une volonté de transparence, l’année dernière, pour la première fois, Apple avait dévoilé une liste des entreprises fournissant le cobalt de ses batteries et annoncé qu’elle n’accepterait pas celles dont les conditions de travail ne pourraient pas être contrôlées.
Le prix du cobalt grimpe
Et s’il fallait encore des arguments pour se convaincre de la préciosité du cobalt, le prix de la tonne ne cesse de grimper et a atteint 82 000 dollars mi-février sur le marché du London Metal Exchange. Tandis que les marchés attendent fébrilement les décisions définitives du gouvernement de la République Démocratique du Congo qui envisage de multiplier par cinq une taxe sur le cobalt dans le cadre de la réforme du Code minier. De son côté, en octobre 2017, le cours du lithium, un autre composant des batteries, avait pris 200 % depuis 2015.
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