Après avoir déclaré la guerre aux publicités intrusives, Google veut bloquer les adblockers
Google a décidé de faire la loi sur son navigateur Chrome. Déterminée à imposer sa vision de la publicité en ligne, qui représente la quasi-totalité des revenus de la firme de Mountain View – 29 milliards de dollars au troisième trimestre 2018 sur un chiffre d’affaires total de 33,7 milliards de dollars – la filiale d’Alphabet a réservé une bien mauvaise surprise aux bloqueurs de publicités pour entamer l’année 2019. En effet, Google a annoncé son intention de modifier le fonctionnement des extensions dans Chrome, ce qui pourrait entraîner la disparition de nombreux adblockers.
Dans un document baptisé «Manifest V3», le géant américain révèle qu’il va modifier les API utilisées par les développeurs pour créer des extensions sur Chrome. Et parmi les API concernées, celle répondant au nom de «webRequest» va être remplacée par l’API «declarativeNetRequest». Pour justifier ce changement, Google assure que cette nouvelle API garantira une meilleure sécurité des données des utilisateurs.Apple-converted-space »>
Les bloqueurs de publicités en danger
Si cette affirmation est correcte dans la mesure où cette modification va empêcher les extensions malveillantes d’apparaître inoffensives dans le Chrome Web Store avant de devenir dangereuses une fois installées, le changement opéré par Google va surtout impacter les bloqueurs de publicités qui s’appuient sur du code distant pour mettre à jour en permanence leurs extensions sur Chrome avec des données pour bloquer les annonces commerciales de manière préemptive. Or les ingénieurs de Google souhaitent réduire l’accès au code distant, ce qui empêchera les adblockers d’annuler l’affichage des publicités lors du chargement d’une page sur Chrome.Apple-converted-space »>
Ces modifications n’ont pas encore été officiellement actées par Google, mais cette perspective inquiète d’ores et déjà plusieurs bloqueurs de publicités qui n’ont pas hésité à exprimé ouvertement leur mécontentement. Parmi eux, UBlock Origin a été l’un des premiers à mener la fronde contre les modifications prévues par Google dans Chrome. Il assure que sa solution ne fonctionnera plus si la firme de Mountain View va au bout de sa démarche. Si ces adblockers veulent perdurer, ils devront très probablement composer avec un filtre mis en place par Google, mais cela les rendrait alors dépendants du géant américain.Apple-converted-space »>
Adblock Plus épargné… après avoir été rémunéré par Google
En revanche, Adblock Plus, le bloqueur de publicités le plus populaire dans le monde, ne devrait pas être impacté par ces restrictions, les développeurs estimant qu’il est possible de s’adapter pour continuer à bloquer les publicités. Cela ne devrait pas plaire aux concurrents de la solution allemande dans la mesure où le Financial Times avait révélé en 2015 qu’Eyeo, la société qui édite Adblock Plus, avait noué des accords avec Google, Microsoft ou encore Amazon pour placer ces entreprises dans la liste blanche des sites épargnés par l’adblocker en échange d’une rémunération. Voir Adblock Plus sortir indemne des changements opérés par Google ne sera donc pas étonnant.
En bloquant la plupart des adblockers, la filiale d’Alphabet pourra ainsi mettre en avant son adblock natif pour son navigateur Chrome lancé il y a un an pour bloquer les publicités intrusives. Ce dernier a été renforcé fin 2018. Clamant son envie de s’attaquer aux «expériences abusives», Google, au même titre que les autres GAFA, déteste surtout que certains sites se fassent de l’argent sur son dos, d’autant plus quand la méthode employée et l’expérience proposée sont dégradantes pour l’utilisateur. Apple a mis en place une politique similaire pour éradiquer les applications tirant un peu trop profit de son App Store. Simon Dawlat, fondateur d’AppGratis, en a d’ailleurs fait les frais en voyant son application référencée de l’App Store en avril 2013, la marque à la pomme voyant d’un mauvais oeil qu’une application fasse de l’ombre à sa plateforme.
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Google décime les adblockers en deux temps pour imposer on modèle de publicité sans freins extérieurs possibles. Décidément, Firefox a encore de beaux jours devant lui.
Proposer son propre filtrage des publicités est le premier mouvement. Il place Google en concurrent des adblockers et lui permet de définir son propre modèle de publicités acceptables. Modifier ses API pour éliminer ou soumettre ses concurrents en les faisant passer par lui est le second mouvement pour éliminer la concurrence sans fâcher le consommateur qui bénéficie toujours du service made in Google. Et voilà Google, publicitaire en chef, qui décide de la forme acceptable des publicités.
Il ne reste que Firefox, bâti sur un concept libre, pour permettre une navigation plus libre avec des adblockers fait pour satisfaire le client et pas Google.
Les bloqueurs de publicité tiers font perdre des millions de $ aux GAFA qui se trouve obligés de payer les bloqueurs tiers quelques millions pour être whistlistés.