Après Samsung, Huawei lance à son tour un téléphone pliable
Avec l'AFP
Le géant mondial des télécoms Huawei a présenté dimanche un nouveau téléphone pliable, profitant du rendez-vous mondial de la téléphonie à Barcelone pour tenter de recentrer sa communication sur les innovations et non plus sur les soupçons américains d’espionnage.
A la veille de l’ouverture du Mobile World Congress, Huawei a mis en avant son savoir-faire technologique en présentant son tout premier téléphone pliable, le Mate X, compatible avec les futurs réseaux 5G, tout juste quatre jours après que le numéro un mondial sud-coréen Samsung a dévoilé le sien à San Francisco. « Nos ingénieurs ont travaillé sur cet écran pendant plus de trois années« , a déclaré fièrement Richard Yu, directeur général de la branche grand public du groupe basé à Shenzhen.
2 299 euros
Le téléphone, disponible au milieu de l’année, sera vendu 2 299 euros, contre 1 745 euros pour le Galaxy Fold de Samsung, ce qui est déjà un prix record. « C’est très cher« , a concédé Richard Yu, « mais nous travaillons pour faire baisser les prix« . Replié, le smartphone chinois propose deux écrans, un de 6,6 pouces (16,8 cm), légèrement plus grand que celui d’un iPhone Xs Max, et un de 6,3 pouces (16 cm) à l’arrière qui, une fois dépliés, permettent d’obtenir une mini-tablette avec un écran de 8 pouces (20,3 cm).
Mais le groupe chinois ne compte pas s’arrêter là et cherchera à montrer aux opérateurs du monde entier, membres de l’organisateur de l’événement, la GSMA, son savoir-faire en terme de 5G, la cinquième génération de réseaux mobiles qui doit permettre à l’avenir de relier humains et objets connectés, plus vite, partout et en tout temps.
Rassurer les clients
« Tant les smartphones que la 5G peuvent leur permettre de faire parler d’eux plus positivement« , estime Dexter Thillien, analyste de Fitch Solutions, « ils vont pouvoir parler avec tout le monde, rassurer les clients mais aussi montrer qu’ils continuent de faire leur travail« . Car Huawei doit se battre contre l’inquiétude exprimée par les Etats-Unis de voir la Chine utiliser ses équipements, avec ou sans son implication, pour espionner l’ensemble des communications transitant par les futurs réseaux 5G. « Nous avons affronté ces derniers mois de nombreux défis liés à la cybersécurité, soulevés par plusieurs pays sous la pression d’une grande puissance« , a concédé devant la presse dimanche à Barcelone Guo Ping, l’actuel PDG tournant du groupe chinois.
L’année 2018 a été en effet marquée par le bannissement des équipements chinois des futurs réseaux 5G aux Etats-Unis mais également en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Japon. Les Etats-Unis tentent de convaincre leurs principaux alliés européens de suivre leur exemple, ce qui représenterait un coup dur pour Huawei, l’Europe étant son premier marché hors de Chine. « En 2018, Huawei a enregistré un chiffre d’affaires de plus de 100 milliards de dollars. La part des États-Unis est très faible. Cela signifie que nous pouvons ignorer le marché américain« , a-t-il précisé. Mais « compte tenu des volontés de déploiements dans ces différents pays (européens), je pense que cette question devrait être décidée par les marchés« , a plaidé Guo Ping.
Numéro deux mondial
Pour autant, l’horizon semble s’être quelque peu dégagé en Europe. Fin janvier, l’opérateur Deutsche Telekom s’était inquiété dans un rapport interne des risques de retard dans le déploiement de la 5G en cas de bannissement du géant chinois, une inquiétude exprimée ensuite par la GSMA, association mondiale des opérateurs. Le 18 février, c’était au tour du service de renseignement britannique pour la cybersécurité (NCSC) de rassurer, en estimant qu’il était possible de limiter les risques d’espionnage liés à l’utilisation des équipements Huawei.
Malgré les questionnements, le groupe chinois se porte mieux que jamais: désormais numéro deux mondial après avoir dépassé l’américain Apple, il a vendu 206 millions de smartphones l’année dernière, contre un peu plus de 150 millions en 2017, dans un marché pourtant en recul. Côté équipements réseaux, Huawei annonce avoir signé des accords avec plus d’une cinquantaine d’opérateurs dans le monde en vue des déploiement 5G et espère ainsi conforter sa place de numéro un, devant le suédois Ericsson et le finlandais Nokia.
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