Arcade City mise sur la blockchain pour renverser Uber
Alors que les plateformes Uber et Heetch sont dans le collimateur de la justice française, un nouvel acteur devrait bientôt débarquer dans l’Hexagone. Sous la houlette de Cristopher David, l’application Arcade City a débarqué aux Etats-Unis au mois de février. Ancien chauffeur d’Uber à Portsmouth outre-Atlantique, il a décidé de lancer un service de covoiturage décentralisé.
L’idée a germé en septembre dernier lorsque la ville de Portsmouth a déclaré la guerre aux plateformes de covoiturage urbain. Pour ce faire, la municipalité de la ville du New Hampshire leur a imposé plusieurs conditions intenables (vérification des antécédents judiciaires de chaque chauffeur, preuve qu’il possède les assurances adaptées…), rendant de fait illégale l’activité des chauffeurs.
Face à ce climat tendu, Christopher David lance le mouvement Free Uber. Celui-ci vise à lever les restrictions de la ville qui pèsent sur la plateforme de VTC. Il décide même de pousser son idée plus loin en créant Arcade City, une plateforme basée sur la blockchain, afin de mettre directement en relation les chauffeurs et les passagers.
Un paiement à la peer-to-peer ou à la «gamification»
Contrairement à Uber qui opère une fixation centralisée des prix, le concept d’Arcade City se distingue très radicalement du géant américain. En effet, ce sont les chauffeurs, et non l’entreprise, qui fixent leurs propres tarifs en mode peer-to-peer. Dans ce cas, les passagers peuvent parcourir les profils des conducteurs avant de choisir celui qu’ils préfèrent, un peu à la manière de Tinder.
Toutefois, ce n’est pas le seule option possible. Les conducteurs ont également l’opportunité de choisir le mode «ludique», qui nécessite un paiement via l’application. Celui-ci permet alors aux chauffeurs de gagner des bonus et des prix afin d’améliorer leur profil. Autrement dit, ce système suit le principe de la «gamification». Plus le conducteur passe des niveaux, plus il débloque de nouvelles options, à l’image d’un jeu vidéo, ce qui n’est pas sans rappeler le terme «Arcade» de l’application.
Le succès ne s’est pas fait attendre pour Arcade City. Un mois après son lancement à la mi-février, l’application revendiquait déjà plus de 1 000 trajets effectués dans une centaine de villes à travers 27 Etats américains et en Australie. Pour concurrencer Uber et ses plus de 400 villes dans le monde dans lesquelles le service de la start-up de la Silicon Valley est disponible, Arcade City prévoit d’ores et déjà de lancer son application au Canada, au Mexique et en Suède avant cet été.
«L’idée est bonne mais j’émets des réserves sur le fait que les chauffeurs soient séparés de l’ensemble. Le problème va être du côté des clients. Aujourd’hui, lorsque vous prenez Lyft ou Chauffeur-Privé, il y a un minimum de standardisation du service. Le client recherche un service à un prix abordable.
Que les chauffeurs fixent leur prix, je trouve cela sain. Cependant, même si c’est un professionnel, on s’est habitué à une certaine qualité de service ces dernières années. C’est comme si je vais au McDo ou à Hippopotamus. Dans chacun des deux restaurants, il y a une qualité de service qui est reconnaissable. Avec Arcade City, je prends le risque de commander un Hippopotamus pour finalement me retrouver avec un McDo. Du point de vue du client, c’est dangereux. Un jour, il trouvera une course à 10 euros mais peut-être qu’il ne trouvera que des courses à 40 euros les fois suivantes.
La théorie est bonne et saine mais j’ai quelques doutes sur la pratique. La décentralisation peut potentiellement, et j’insiste sur potentiellement, être la méthode concurrente d’Uber à l’échelle mondiale. Si ça marche, c’est banco. Toutefois, Arcade City est plus un danger pour Lyft et Heetch qu’Uber car il s'agit de transport «underground».»
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