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Atos perd son directeur général arrivé en janvier pour redresser l’entreprise et prévoit une scission

AFP

Le directeur général du géant informatique français Atos Rodolphe Belmer, arrivé en janvier pour redresser l’entreprise, va laisser les commandes du groupe au plus tard à la fin de l’été, après avoir lancé un projet de scission en deux entités du groupe. Une annonce qui a fortement déplu aux marchés financiers: après avoir perdu près de 11% lundi, le titre Atos dégringolait de 26% mardi vers 09H30 à la Bourse de Paris. M. Belmer a indiqué mardi aux journalistes, avant une présentation du plan stratégique du groupe aux investisseurs, qu’il comptait partir « au plus tard le 5 septembre », après avoir lancé un plan de scission du groupe en deux entités cotées, dont les deux dirigeants ont déjà été nommés. M. Belmer, ancien directeur général d’Eutelsat, était arrivé en janvier avec pour mission de redresser le groupe confronté à une forte baisse de son chiffre d’affaires et à une chute de sa valeur.

Selon des sources de presse, les débats ont été vifs au sein du conseil d’administration d’Atos (111 000 salariés) sur les moyens de redresser le groupe, et notamment entre le président du conseil d’administration, Bertrand Meunier, et Rodolphe Belmer, avant que la stratégie présentée mardi ne finisse par être arrêtée. « La stratégie est une décision souveraine du conseil d’administration » et le directeur général est là « pour l’appliquer », a sobrement indiqué Rodolphe Belmer devant les journalistes qui l’interrogeaient sur ces divergences. Le chiffre d’affaires d’Atos a reculé de 2,5% en 2021, et le groupe a perdu les trois quarts de sa valeur en Bourse depuis le début de 2021.

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Le plan de séparation des activités du groupe dirigé par Thierry Breton jusqu’à l’automne 2019 prévoit de « libérer le potentiel de création de valeur » en scindant les activités historiques d’infogérance (gestion de parc informatique pour le compte d’entreprises) en perte de vitesse, et les activités en forte croissance (conseil en numérisation, cybersécurité, serveurs haute performance et supercalculateurs). La première entité qui conserverait le nom d’Atos bénéficierait d’un « ambitieux plan » de financement de « 1,1 milliard d’euros pour accélérer sa croissance rentable », selon le communiqué du groupe. Cette entité, qui va subir un « redressement complet », sera dirigée par Nourdine Bihmane.

Vente d’actifs

La deuxième société, Evidian, regroupera les activités à forte croissance du groupe (conseil en numérisation, cybersécurité, serveurs haute performance et supercalculateurs…), et sera dirigée par Philippe Oliva. Les deux entités représentent aujourd’hui un montant voisin de chiffre d’affaires. Mais leur profil de croissance est très contrasté. Les activités traditionnelles représentent 5,4 milliards d’euros, en recul de 12% en 2021, avec une marge opérationnelle négative de -1,1%. A l’inverse les activités d’Evidian, qui pesaient 4,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021, étaient en croissance de 5%, avec une marge opérationnelle de 7,8%, selon Atos. Atos compte réaliser 700 millions d’euros de cessions d’actifs pour mener à bien ce projet, a indiqué M. Belmer aux journalistes.

Le groupe est également en « discussions avancées avec deux de ses banques » pour compléter le financement de l’opération. « Si la décision est prise de mettre en oeuvre ce projet », la scission serait mise en oeuvre au cours du second semestre 2023, pour que les actions d’Evidian puissent être distribuées « d’ici la fin de l’année 2023 selon le scénario privilégié à ce stade », a indiqué Atos dans son communiqué. « La décision définitive concernant ce projet de réorganisation et de cotation séparée ainsi que ses termes et conditions sera prise une fois que l’analyse approfondie en cours sera achevée », a précisé Atos. Pour 2022, le groupe maintient ses prévisions, avec un chiffre d’affaires évoluant entre -0,5 et +1,5% de croissance, et une marge opérationnelle de 3 à 5%, contre 2,5% en 2021.

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