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Atos rejette une offre de rachat de sa branche Evidian, valorisée 4,2 milliards d’euros

AFP

Le conseil d’administration du géant informatique français Atos a rejeté jeudi soir « à l’unanimité » une offre de rachat de sa branche Evidian, regroupant ses activités stratégiques dont la cybersécurité, valorisant celle-ci à 4,2 milliards d’euros.

Cette offre « non sollicitée » qui émane du groupe français de conseil informatique OnePoint associé au fonds d’investissement ICG, « n’est pas dans l’intérêt de la société et de ses parties prenantes », a affirmé Atos dans un communiqué.

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L’action Atos avait grimpé fortement jeudi en fin de séance sur fond de rumeurs sur cette opération, clôturant à 8,65 euros, soit un bond de 10,64%.

Le groupe français n’a cessé de dégringoler en Bourse depuis des mois, victime de résultats économiques médiocres, à rebours de la tendance des marchés du numérique, et d’un manque de confiance des investisseurs dans la capacité de la direction du groupe à redresser la barre.

« Je demande au conseil d’administration d’Atos de reconsidérer sa position », a déclaré dans une vidéo conférence organisée à la hâte jeudi soir David Layani, le patron de Onepoint (3.000 collaborateurs).

Il s’agit d’une « offre parfaitement amicale », qui doit permettre de constituer « un nouveau champion français de la stratégie, du conseil, de la tech et de la +data+ (donnée) », a-t-il déclaré.

Selon lui, son offre devrait permettre à Atos de de créer « 20.000 emplois en Europe » et « 10.000 emplois en France dans les trois à cinq ans ».

L’offre de Onepoint et ICG prévoit que les deux partenaires reprennent ensemble Evidian, la partie d’Atos qui doit regrouper toute les activités en forte croissance du groupe (conseil en numérisation, cybersécurité, serveurs haute performance et supercalculateur), selon un plan de restructuration présenté mi-juin.

Atos pourrait conserver dans l’opération jusqu’à 30% d’Evidian, a assuré M. Layani.

L’autre partie d’Atos regroupera les activités historiques du groupe, et notamment l’infogérance (gestion de parc informatique pour compte de tiers).

Le plan de séparation d’Atos en deux entités avait été présenté mi-juin par Rodolphe Belmer, le directeur général arrivé aux commandes du groupe six mois auparavant.

Mais M. Belmer avait annoncé en même temps son départ du groupe, à la surprise générale, et au grand déplaisir de la Bourse.

– Fronde –

La scission du groupe est en cours de réalisation, sous la houlette du président du conseil d’administration, Bertrand Meunier.

Celui-ci est visé par une fronde de petits actionnaires qui réclament son départ, estimant qu’il n’est pas à la hauteur pour mener cette grande restructuration.

Ils tentent de fédérer au moins 5% des droits de vote pour obtenir une assemblée générale extraordinaire, avec difficulté car le capital d’Atos est très dispersé.

ICG est un société d’investissements cotée à la Bourse de Londres, qui revendique 68 milliards de dollars d’actifs sous gestion, et qui est dirigée par le Français Benoit Durteste.

Onepoint revendique 400 millions d’euros de chiffre d’affaires et 3.000 collaborateurs.

La situation d’Atos est suivie de près par l’État et le gouvernement. Le groupe, longtemps présidé par l’actuel commissaire européen Thierry Breton, a de gros contrats en cours avec l’État, y compris des contrats militaires, puisqu’il fournit des systèmes de communications sécurisées pour les armées, en concurrence avec Thales.

Atos détient aussi les dernières activités de fabrication de serveurs de haute performance et supercalculateurs encore en Europe, héritées de l’ancien Bull.

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