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Bitcoin: La Corée du Sud entend réguler les cryptomonnaies (ou pas)

Mise à jour (14:18) : Le site américain TechCrunch rapporte qu’un porte-parole de la présidence sud-coréenne aurait déclaré que les déclarations du ministre de la Justice concernant l’interdiction des échanges de cryptodevises n’engageait que lui et ne représentait pas la position du gouvernement. TechCrunch confirme cependant les informations de Reuters concernant les perquisitions par les autorités des grandes plateformes d’échanges sud-coréennes.

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Le gouvernement sud-coréen a annoncé jeudi qu’il envisageait d’interdire l’échange de cryptomonnaies, d’après une information relayée par Reuters. Comme il est de rigueur désormais, l’annonce a eu un impact immédiat sur les marchés, provoquant le dévissage des cours dans un environnement connu pour sa volatilité. Le bitcoin cédait plus de 10% ce jeudi matin, s’échangeant à 13 105 dollars (5:00 UTC) selon CoinmarketCap, qui a retiré de son calcul de cours les informations issues des exchanges sud-coréens. En Corée du Sud, la chute a atteint plus de 20%, la monnaie se négociant cependant avec une prime de 30% par rapport aux autres marchés, au regard du succès des cryptodevises dans le pays.

C’est le ministre de la Justice Park Sang-kiApple-converted-space »>  qui divulgué l’existence d’un projet de loi visant à interdire le commerce des monnaies virtuelles sur les marchés sud-coréens : « Il y a de grandes inquiétudes concernant les monnaies virtuelles et le ministère de la Justice prépare essentiellement un projet de loi visant à interdire les échanges de cryptomonnaies par le biais des places de marché », a déclaré ce dernier lors d’une conférence de presse. La décision intervient après concertation avec le ministère des Finances et les régulateurs financiers. Il faudra cependant attendre le vote définitif en chambre, avec la majorité des 297 membres de l’Assemblée Nationale sud-coréenne pour entériner le texte, ce qui pourrait prendre des mois.

20% des échanges mondiaux de bitcoins

La Corée du SudApple-converted-space »>  est un acteur majeur du négoce en cryptomonnaie, puisque le pays représente à lui seul 20% des échanges mondiaux en bitcoin : c’est environ 10 fois plus que le poids de la Corée du Sud dans l’échiquier économique mondial. De nombreux petits épargnants, de l’étudiant à la femme au foyer, ont cédé à la folie bitcoin : on y compte un million de possesseurs de cryptodevises, pour 50 millions d’habitants. Cet engouement de masse est même qualifié par certains de dépendance équivalente à celle rencontrée dans le domaine du jeu, ce qui aurait poussé les autorités à agir, en sus des inquiétudes sur les risques de blanchiment d’argent ou de fraude financière.

Dès l’année dernière, Séoul avait déjà posé plusieurs jalons de régulation pour tenter d’endiguer la spéculation : coup d’arrêt sur les ICO en septembre, puisApple-converted-space »>  interdiction pour les institutions financières d’utiliser les cryptomonnaies en décembre. Les officiels ne faisaient alors pas mystère que d’autres mesures seraient prises afin d’encadrer la cryptomania qui s’est emparée du pays.

Séoul, Corée du Sud. Crédit photo : Emile-Victor Portenar

Coinone et Bithumb, deux des plus grandes places de marché du pays, ont ainsi reçu la visite de la police et des agents des impôts pour suspicion d’évasion fiscale. Le Ministère des Finances travaille aussi à des mesures de taxation, incitant certains petits investisseurs à sortir leurs bénéfices par anticipation.

La Corée du Sud n’est pas le seul pays à prendre le sujet de la régulation des cryptomonnaies à bras le corps. Le sujet occupe les gouvernements et les instances de régulation de nombreux pays. Le site Quartz dévoilait hier que la Banque Centrale Chinoise allait prendre des mesures afin de contrôler et contingenter le minage de cryptomonnaie, voire interdire les fermes de minage, cherchant selon les termes choisis par l’instance une « sortie ordonnée » des activités. En septembre, Pékin avait déjà interdit les ICO (Initial Coin Offerings), puis suspendu les échanges sur BTCChina. En France, Bruno Lemaire a demandé l’inscription du sujet à l’agenda du prochain G20 des ministres des Finances en avril prochain, tandis que Gérard Darmanin, aux Comptes publics, rappelait aux contribuables leurs obligations de déclarations.

Toutefois, malgré les impacts à court terme de ces décisions sur le cours des cryptomonnaies, ces dernières ne cessent de se relever de leurs cendres et d’entretenir des croissances affolantes sur la longueur. A l’annonce de la fermeture des activités sur BTCChina, la santé du bitcoin suscitait déjà l’inquiétude, dévissant alors de 30% à 3600 dollars. Trois mois après, la plus célèbre des cryptomonnaies enchaînait les records et flirtait avec la barre des 20 000 dollars, avant de se stabiliser aux alentours de 15 000 dollars.

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2 commentaires

    1. Bonjour Alex,

      nous expliquons une regulation, dans un contexte de communication du gouvernement sud coreen quelque peu brouillon. le projet complet de regulation sera présenté au parlement dans quelques semaines. en aucun cas ces informations sont erronées.

      merci

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