Booking.com plie dans son bras de fer face aux hôteliers
Booking.com s’incline face aux hôteliers indépendants et face au groupe Accor. L’éditeur de cette plate-forme de réservation en ligne d’hébergements vient de s’engager auprès de l’Autorité de la Concurrence à prendre des mesures pour redonner aux hôtels davantage de libertés en matière commerciale et tarifaire.
Booking.com s’engage « à modifier la clause de parité tarifaire et à supprimer toute clause imposant des obligations de parité en termes de disponibilités de chambres ou de conditions commerciales non seulement à l’égard des plate-formes concurrentes mais également des canaux directs hors ligne des hôtels et d’une partie de leurs canaux en ligne », fait savoir l’Autorité dans un communiqué publié ce mardi matin, qui précise également que:
« Les hôtels pourront ainsi librement pratiquer des tarifs inférieurs et/ou des conditions commerciales meilleures sur des plate-formes concurrentes de Booking.com et leur allouer des quotas de nuitées plus importants. Ils pourront également, notamment, proposer des tarifs inférieurs à ceux affichés sur le site de Booking.com sur leur canal de vente hors ligne (réservation sur place, par téléphone, fax, mails, messageries instantanées, points de vente physiques des agences de voyage, etc.), sous réserve que ces tarifs ne soient pas publiés sur le site internet de l’hôtel ».
Ces engagements sont pris pour 5 ans et entreront en vigueur au 1er juillet 2015. Un point d’étape est prévu pour fin 2016.
Une bataille qui dure depuis 2 ans
Mi-décembre déjà, l’entreprise américaine s’était engagée «à supprimer la clause de parité tarifaire qui interdit aux hôteliers recourant aux services de Booking.com de pratiquer des prix de nuitées plus bas sur les autres plateformes de réservation en ligne».
La bataille entre les centrales de réservation en ligne et les hôteliers dure depuis le printemps 2013. Booking.com n’est d’ailleurs pas la seule plate-forme concernée. D’autres comme Expedia ou Hotels.com sont également dans le viseur des hôteliers depuis le début. A l’automne 2013, la DGCCRF avait assigné en justice le groupe Expedia. En mai 2014, Arnaud Montebourg, alors ministre de l’Economie, avait fait attaquer en justice Booking.com ainsi que ces autres centrales de réservation en ligne pour « mettre fin aux déséquilibres constatés dans les relations » entre ces sites et les établissements hôteliers. investisseurs/184874″ target= »_blank »>Accor avait de son côté attaqué Booking.com en justice en février dernier. Les centrales de réservation en ligne comptent pour 17% des revenus du groupe hôtelier français.
En Europe, Booking.com est en conflit avec des hôteliers dans six autres pays. Environ 70% des ventes de nuitées en ligne passent par des centrales sur le Vieux continent.
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