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Brexit: comment la Lituanie est-elle devenue une plaque tournante pour les FinTech britanniques?

AFP

Sur fond de Brexit, la Lituanie se transforme pas à pas en une plaque tournante des nouvelles technologies financières où un nombre croissant d’acteurs venant du Royaume-Uni viennent tenter leur chance pour pouvoir continuer à opérer dans l’Union européenne. Cet Etat balte, membre de la zone euro, avec une population d’environ un tiers de celle de Londres, est devenu leader européen dans le domaine des technologies financières innovantes, avec plus de 230 groupes du secteur présents, dont plus d’une trentaine aux origines britanniques.

La banque Revolut, basée à Londres, fut l’une des premières à s’y implanter, peu après le référendum sur le Brexit de 2016. « La Lituanie est actuellement une plaque tournante pour nos opérations européennes post-Brexit », a déclaré à l’AFP Virgilijus Mirkes, le chef de Revolut Bank en Lituanie. « Nous avons ouvert notre bureau de Vilnius en 2017 après avoir examiné son environnement commercial favorable aux FinTech », a-t-il expliqué, soulignant le processus d’agrément rapide et une main-d’oeuvre locale compétente.

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Selon l’organisme gourvernemental Invest Lithuania, le secteur emploie actuellement plus de 4 000 personnes dans l’ensemble du pays, soit une augmentation de plus de 18% par rapport à 2020. « Durant la période de transition du Brexit, des groupes de technologies financières se sont mis à rechercher un nouveau point d’attache européen, et la Lituanie est devenue l’une de leurs principales options », indique Jekaterina Goharbourvina, haut fonctionnaire chargée de la supervision à la banque centrale de Lituanie.

118 agréments accordés 

La Lituanie assure pouvoir traiter les demandes d’agrément nécessaires en trois mois seulement, plus rapidement que tout autre pays de l’UE. Aussi la banque centrale a-t-elle accordé au total 118 agréments fintech qui permettent aux entreprises d’opérer n’importe où dans l’UE -bien plus que l’Allemagne avec 77 agréments et la France avec 76, selon un rapport d’Invest Lithuania. La Grande-Bretagne reste toutefois la championne des agréments avec 610 attributions. La banque centrale lituanienne a mis en place un « bac à sable réglementaire » -un cadre permettant aux groupes de fintech de tester leurs innovations. « Cela a été un phare pour les entreprises à la recherche d’un remède au Brexit », souligne Mme Govina.

Même si Vilnius n’offre pas autant d’attractions qu’une grande ville comme Londres et qu’il est difficile d’y accéder aujourd’hui en raison des restrictions dues à la pandémie, le réseau internet y est rapide et la main-d’oeuvre technophile. Revolut emploie quelque 200 personnes en Lituanie, y compris dans le développement de produits et les services client, et par la voix de M. Mirkes déclare son intention de « continuer à étendre ses opérations ici ».

«Le Brexit a été l’événement déclencheur»

Mais le décollage de la fintech comporte aussi des risques. Selon Sergejus Muravjovas, à la tête de Transparency International Lituanie, « l’ambition de devenir un centre fintech s’accompagne de la responsabilité de porter la prévention du blanchiment d’argent à un autre niveau ». « Il y a un besoin d’une approche plus ferme et basée davantage sur les données de la part des institutions de surveillance impliquées », a-t-il déclaré à l’AFP. De son côté, Mme Govina assure que les autorités sont « pleinement conscientes » de leurs responsabilités étant donné qu’une licence accordée dans ce pays balte ouvre la porte à l’ensemble du marché européen.

Récemment installé en Lituanie, DiPocket Group, basé à Londres, a développé une application de portefeuille électronique. Pour son installation, « le Brexit a certainement été l’événement déclencheur », reconnait le PDG et co-fondateur de DiPocket, Fedele Di Maggio. Il s’est félicité d’avoir trouvé en Lituanie une banque centrale « à la fois stricte et solidaire », ainsi qu’une main-d’oeuvre locale « généralement anglophone et avec des attentes financières raisonnables ».

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