CDI, salaires: l’Etat muscle son arsenal RH pour attirer les experts du numérique
AFP
Face à la concurrence du privé, les ministères doivent augmenter les rémunérations de leurs contractuels experts du numérique pour faciliter à la fois leur recrutement et leur fidélisation, intime Matignon dans une circulaire publiée jeudi.
Mise en ligne par la Direction interministérielle du numérique (Dinum), la circulaire rédigée le 3 janvier par l’ex-Première ministre Elisabeth Borne fixe un nouveau « référentiel de rémunération » pour 55 métiers du numérique, avec des fourchettes salariales spécifiques à chaque poste.
Par exemple, un développeur qui possède moins de cinq ans d’expérience professionnelle doit être payé entre 44.200 et 57.200 euros bruts annuels.
Un auditeur en sécurité des systèmes d’information peut prétendre à un salaire annuel compris entre 63.800 et 97.900 euros, pour autant qu’il ait plus de vingt ans d’expérience.
La grille de rémunération dévoilée jeudi s’applique uniquement aux agents contractuels spécialisés dans le numérique, le traitement des fonctionnaires étant quant à lui déterminé par des grilles salariales communes à l’ensemble de la fonction publique.
Par rapport à la précédente grille de rémunération élaborée en 2019, les niveaux de salaires ont été « réactualisés » – souvent à la hausse – « afin de correspondre au mieux à la réalité des métiers du numérique dans le secteur privé », selon la circulaire.
« La nouvelle grille s’impose aux ministères pour la filière numérique de l’Etat, et il ne peut lui être opposé d’autres référentiels ou doctrines ministériels », insiste Matignon.
Les ministères peuvent proposer des rémunérations supérieures à celle du référentiel, mais celles-ci sont alors soumises à l’approbation du contrôleur budgétaire.
La circulaire invite aussi les ministères à recruter directement leurs spécialistes du numérique en CDI plutôt qu’en CDD, « pour maintenir l’attractivité de la filière numérique et répondre à l’enjeu de fidélisation des agents ».
Enfin, ils sont incités à raccourcir leurs délais de recrutement, par exemple en se donnant les moyens de faire des promesses d’embauche aux candidats.
Selon un rapport du ministère de l’Economie publié en juin 2023, l’Etat doit recruter 2.500 experts du numérique chaque année, soit 50% de plus qu’actuellement.
Un défi à l’heure où la fonction publique dans son ensemble peine à recruter et voit certains des agents qu’elle a formés au numérique partir dans le privé, réputé offrir de meilleures conditions salariales et de travail.
A l’heure actuelle, l’État emploie 21.000 experts du numérique dans des emplois civils, le ministère des Armées comptant pour sa part 28.000 spécialistes.
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