Le constructeur de drones chinois qui valait 8 milliards de dollars…
DJI: trois lettres qui ne parlent pas vraiment aux entrepreneurs français mais qui pourtant ont de quoi retenir l’attention de ceux qui s’intéressent de près à l’innovation. C’est le nom que porte un fabricant de drones chinois. Il vient de lever 75 millions dollars auprès des fonds Accel Partners et Sequoia Capital. Selon des sources proches du dossier citées par le Wall Street Journal, ceci porte sa valorisation à… 8 milliards de dollars. Des discussions sont en cours pour continuer à lever des fonds, ce qui pourrait porter cette valorisation à 10 milliards de dollars. Contacté, un porte-parole de DJI précise: « Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de confirmer officiellement le montant de la valorisation » mais précise que « les 75 millions de dollars levés seront utilisés pour accélérer l’adoption mondiale des produits de DJI », et étendre la portée de l’entreprise dans les applications industrielles de ses drones.
Dans le même temps l’entreprise parisienne Parrot – dont la moitié du volume d’affaires provient de la vente de drones – est, elle, valorisée 289,70 millions d’euros.
Made in China
Cette société chinoise de 2800 employés, fondée en 2006, ne conçoit et commercialise pas n’importe quel type de drones: il s’agit d’objets volants spécifiques pour la photographie et la vidéographie depuis les airs.
« C’est LA société qui selon nous va devenir le leader sur cette catégorie » a carrément déclaré Sameer Gandhi, qui a mené cet investissement pour Accel Partners.
Le siège est situé à Shenzhen, dans l’« atelier du monde » qu’est la province chinoise de Guangdong. Son produit phare ? C’est le Phantom, un drone de moins de 4 kilos qui permet de capturer des images en haute définition. DJI commercialise des drones dont le prix est compris entre 3 000 yuans et 17 999 yuans (soit entre 425 euros et 2 551 euros).
Plus de recettes aux Etats-Unis qu’en Chine
Le fondateur et PDG Frank Wang prévoit un doublement du volume d’affaires au cours de l’année 2015. Celui-ci s’élevait à 100 millions de dollars en 2013. Pour l’instant, elle vend l’essentiel de ses produits en ligne et prévoit d’ouvrir un point de vente physique à Shenzen puis dans d’autres villes de l’Empire du Milieu, comme le rapportait Bloomberg en février.
Frank Wang est introduit auprès des autorités politiques. Il assure travailler avec les gouvernements chinois et américain sur l’encadrement légal de l’usage des drones. DJI a d’ailleurs des bureaux à Los Angeles. La société réalise 30% de ses ventes sur le marché étasunien, contre 20% sur le marché chinois.
« Notre but est de fabriquer des produits qui puissent primer sur le label « made in China » » a récemment déclaré le fondateur de la société.
Une marché mondial des drones estimé à 6,4 milliards de dollars
Le marché mondial du drone pèse 6,4 milliards de dollars à ce jour et devrait atteindre les 12 milliards de dollars en 2025, estimait le cabinet Teal Group en juillet dernier. Si DJI a de quoi impressionner par la rapidité de sa croissance, d’autres sociétés se positionnent également sur le marché des drones, qu’ils soient civils ou militaires: l’américaine General Atomics, la coréenne Northrop Grumman, la sud-africaine Denel Dynamics, l’Israel Aerospace Industries mais aussi de grands groupes qui se testent sur les drones comme Lockheed Martin Corporation ou Boeing. En France, outre Parrot, il faut compter avec le Grenoblois Delta Drone (qui s’est introduit en Bourse en 2013), le Toulousain Delair Tech, le girondin Fly-n-Sense, Cyleone, Airinov, Redbird…
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