[CES 2017] Le Français Famoco veut devenir le champion mondial des terminaux Android professionnels
Sur le salon de Las Vegas, la société française capte, à l'aide de son terminal, directement en NFC les données des participants. Ces données sont ensuite immédiatement intégrer à leur CRM. « En marge de nos solutions BtoB, nous avons imaginé à l'occasion du CES, un smartphone pour un usage beaucoup plus grand public. En effet, les parents et les adultes ont aujourd'hui des problématiques liées aux usages des smartphones par leurs enfants ou leurs aînés. Ils ont besoin de terminaux beaucoup plus sécurisés » explique Lionel Baraban, cofondateur et CEO de FAMOCO.
En septembre 2016, FrenchWeb présentait cette entreprise parisienne.
Peu connue du grand public, Famoco fait pourtant partie de ces entreprises françaises dont l'ambition est de devenur un leader mondial sur son marché. Fabricant de lecteur de terminaux transactionnels sur Android (hors transaction bancaire VISA, etc.), la société parisienne équipe une variété de professionnels en mobilité, ceux qui doivent par exemple badger, se déplacer, s'authentifier, ou rendre des comptes de leur travail sur le terrain. Accompagnée depuis un an par Bpifrance et son «Hub», elle cherche aujourd'hui à acquérir une envergure internationale.
Famoco a réalisé deux levées de fonds. L'une en 2013 (1 million d'euros / Aurinvest) et la seconde en 2015 de 4 millions d'euros notamment auprès du fonds Hi Innov.
Lionel Baraban, le directeur général et cofondateur (avec Nicolas Berbigier) de Famoco, détaille pour FrenchWeb la stratégie de cette société qui emploie 50 personnes et compte recruter pour ses bureaux en Inde, en Belgique et à Rennes. Elle annonce également la mise sur le marché de deux nouveaux terminaux, fabriqués en Chine, mais «designed in Paris».
Frenchweb: Quelle a été votre stratégie sur le marché des terminaux en B2B depuis votre lancement en 2010?
Lionel Baraban, DG de Famoco: Nous existons bien depuis 2010, mais notre activité a réellement démarré en 2014, après 3 ans de R&D. Nous avons vendu 10 000 terminaux la première année, près de 30 000 terminaux la seconde, et nous allons atteindre 60 à 70 000 unités dans les 25 pays où nos terminaux sont commercialisés.
Jusqu'à présent nous avions un seul modèle de terminal; un lecteur de carte sans contact. Il nous a permis de nous déployer dans le secteur de la mobilité des travailleurs, comme par exemple des agents de nettoyage sur le terrain. Notre partenariat avec les Nations Unies pour la digitalisation des coupons alimentaires pour le PAM (programme alimentaire mondial), capable de traiter 10 millions de dollars de coupons, nous a aussi permis d'étendre notre réseau de partenariat.
Cette stratégie nous a permis de nous implanter principalement en Afrique, mais aussi en Asie du Sud-Est puis en Europe. Aujourd'hui, nous voulon devenir le leader mondial de la transaction sur android.
On connait le poids des acteurs américains (Apple) ou asiatiques (WePay) sur la transaction bancaire traditionnelle, craignez-vous un tel rival sur votre marché B2B?
Pour nous, aucun concurrent sérieux pour le moment. Actuellement, sur le marché, ce sont de vieilles générations de terminaux qui viennent du monde du paiement. Ces acteurs ne font pas des produits très flexibles. Or, dans notre métier, il faut sans arrêt maîtriser de nouvelles fonctions et de nouveaux services, parce que la mobilité fait évoluer les besoins. C'est pour cela que nous sommes spécialisés sur Android, car on peut intégrer des services.
Ingenico, Verifone, Apple se battent sur le marché bancaire. Ils sont concentrés sur le smartphone qui est devenu un lecteur. Mais alors que nous adressons des secteurs clés (santé, sécurité, transport, management…), ces smartphones ne peuvent évidemment pas offrir le même niveau de sécurité que nos terminaux. De plus, un téléphone appartient à une personne physique, non à une personne morale. Il n'y a donc aucune protection pour les professionnels.
Quelle garantie apportez-vous sur ces données de transaction?
Notre système repose sur une puce de sécurité bancaire, avec une couche software et une plateforme Saas en plus. Nous sommes avant tout Device As a Service; nous proposons donc un le hardware et le software à nos clients, le tout pour une dizaine d'euros par mois.
Notre android est remasterisé régulièrement et sécurisé. Quand un ordinateur ou un mobile renvoie automatiquement les informations à Google pour générer de la publicité, nous ne transmettons aucune information. Notre terminal est plus sécurisé et plus autonome.
Quels sont vos objectifs à moyen terme?
C'est clairement la conquête de nouveaux marchés, dont les Etats-Unis avec nos deux nouveaux terminaux. L'un de ces terminaux intègre désormais un scanner de code barre laser qui permet d'adresser le marché du transport en Europe, à l'aide d'un QR code et d'un barre code. Cette technologie nous a permis de gagner le marché des chemins de fer néerlandais qui va équiper ses contrôleurs de train. Nous venons aussi d'ouvrir un bureau en Inde et à Taïwan.
En France, nous parlons d'ailleurs activement avec la SNCF, après avoir répondu à un appel d'offres.
Cela étant dit, il n'est pas dans nos objectifs de nous faire racheter. On pense qu'il y a de la place pour créer un vrai leader des terminaux transactionnels android NFC.
Côté partenaires, nous étudions beaucoup ce que fait Orange en Afrique avec orange Money. Un rapprochement avec Orange m'intéresse. Enfin, nous cherchons à boucler une troisième levée de fonds d'ici la fin de l'année, avant peut-être d'ouvrir des bureaux aux Etats-Unis et en Afrique.
L'avenir de l'authentification se trouve-t-il dans les capteurs sensoriels?
Nous réfléchissons beaucoup aux technologies «Iris Scan» pour être capable de s'authentifier. Cela fonctionne sur la reconnaissance faciale et palmaire (main), sans ajout de matériels supplémentaires.
Nous croyons aussi beaucoup à la carte à puces pour le niveau de sécurité. L'avenir sera aussi dans des systèmes d'identification et d'authentification multi-modaux; en prenant une simple photo de son oeil ou de sa main. Ce seront autant de produits qui remplaceront les cartes et les empreintes digitales qui sont des technologies assez intrusives. On aura juste à se présenter soi pour faire le lien avec la technologie.
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