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Cette association de start-up RH qui voulait sauver Viadeo

Alors que six candidats sont officiellement en course pour le rachat de Viadeo, Le Lab RH, association fondée en 2015 par Jérémy Lamri et Boris Sirbey qui réunit 350 start-up RH, entend être une alternative pour la reprise de l'ancien fleuron français. Les fondateurs sont tous deux des fondateurs et des CEO de start-up RH (Monkey Tie pour Jérémy Lamri et MyJobCompany pour Boris Sirbey). La structure est prête à faire une offre de 2 millions d’euros, soit 30% de plus par rapport à l’offre de reprise la plus élevée, à 1,5 million d’euros, se plaçant ainsi devant les six candidatures. Comment un tel plan de financement serait-il possible ?

Pour financer l’opération, Le Lab RH mise sur le financement participatif, à raison de 6 000 euros versés par chacune des start-up membres de l'association. Toutefois, le projet est encore bien loin de convaincre les dirigeants de Viadeo, comme l'explique Jérémy Lamri, co-fondateur et président du Lab RH.

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FrenchWeb : Comment vous est venu l'idée de vous placer en repreneur potentiel de Viadeo ?

Jérémy LamriJérémy Lamri, co-fondateur et président du Lab RH : Depuis un an, Le Lab RH et Viadeo sont partenaires. Le Lab était partie prenante de la stratégie de repositionnement de Viadeo. Nous avons notamment sourcer les start-up que Viadeo incubait. A mes yeux, les dirigeants de Viadeo ont fait un travail remarquable pour relancer l'entreprise. Notre conviction est que Viadeo peut devenir le coeur de l’écosystème en matière d’employabilité. C’est donc dans cette optique que le projet de reprise est né il y a six semaines.

Plutôt que de mettre en relation des professionnels, cela devrait être un réseau social qui permette de relier les gens qui cherchent à construire leur parcours professionnel. On a 350 start-up qui innovent pour l’emploi, les RH et l’employabilité. On avait déjà proposé d’agréger les services de nos start-up à Viadeo. Cela ne s’est pas fait car Viadeo a été rattrapé financièrement, mais ils étaient partants. Nous sommes tristes à l’idée que Viadeo puisse finir dans un fonds d’investissement ou un groupe de presse. 

Quelles ont été les erreurs commises par les dirigeants selon vous ?

J. L : Les erreurs commises ne datent pas de l’équipe en place, mais de l’époque de Dan Sarfaty, le fondateur. L’équipe en place a fait ce qu’elle a pu faire, et honnêtement, je ne pense pas qu’elle pouvait faire mieux. Il n’y a pas eu de passivité dans les actions pour renflouer le navire, ce sont des gens passionnés. 

Viadeo est un peu unique en son genre, cela aurait pu être un bon LinkedIn français s’il avait mené les bons combats il y a cinq ans. Cela nous aurait fait gagner du temps pour déployer notre stratégie d’innovation en matière d’employabilité. 

Quelles sont vos chances de voir votre proposition acceptée par le Tribunal de commerce ? 

J. L : Aucune. Nous n’avons même pas eu l’opportunité d’aller jusqu’au dépôt du dossier. Les dirigeants de Viadeo n’ont pas pris notre proposition au sérieux, nous ne pourrons jamais aller jusqu’au Tribunal de commerce.

C’est d’autant plus regrettable, car avec 6 000 euros par start-up, on aurait pu clôturer le tour en un mois. Certaines start-up étaient même prêtes à mettre 100 000 euros. On voulait faire de Viadeo le vaisseau amiral de l’employabilité en France, le brise-glaces de tous les sujets qui bloquent l’innovation dans ce pays, avec un modèle économique lié à un fonctionnement d’API connectées ensemble (coût d’utilisation par connexion). Cela aurait été un nouveau modèle économique technique, et non plus commercial.

Vous évoquez la passivité des dirigeants de Viadeo, malgré de nombreuses demandes et relances. A vos yeux, pourquoi votre offre n’est-elle pas assez séduisante pour les dirigeants de Viadeo ?

J. L : Le côté collectif de start-up, ça fait «mignon», «sympa», mais cela n’est pas la preuve d’une puissance financière suffisante pour Viadeo. Nous venons d'ailleurs récemment de remporter un appel d'offres de l'État.

C’est un coup de gueule, une indignation. Soit Viadeo va tomber dans les mains d'un groupe de presse comme Le Figaro, soit la société sera reprise par un groupe comme Schibsted (via LeBonCoin). C’est dommage, car ce n’est pas notre vision de l’emploi et de l’employabilité dans notre pays.  

Quel était votre plan de relance pour Viadeo ?

J. L : Il y a 126 personnes chez Viadeo, et nous avions l’intention de conserver 90% des effectifs et de répartir les 10% restants dans les start-up du Lab. Nous voulions faire de Viadeo une plateforme connectée pour l’employabilité à destination des acteurs de l’écosystème.

La partie technique est incontournable, et à mon sens, c’est ce qui peut faire gagner Viadeo. Au Lab RH, on est en train de développer une API géante capable de connecter toutes les start-up à n’importe quel système d’information RH. C’est une première sur ce marché. On aurait fusionner cette API avec la plateforme de Viadeo. On voudrait sortir du sujet emploi pour aller vers l’employabilité. Il faut arrêter de prendre Viadeo pour un site d’annonces.

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Un commentaire

  1. Ce ne sont pas les erreurs qui ont tué Viadeo mais la suprématie mondiale de Linkedin. Dans le monde des plateformes, être numéro 2 c’est quasi impossible pour un même positionnement. Il faudrait mieux dépenser 2 Millions d’euros (et plus) pour créer la plateforme qui remplacera Linkedin…

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