[Chronique] Digital music #36
[START UP] 101 Arena : l’alternative mobile au streaming traditionnel pour les indépendants.
La société américaine 101 Distribution vient de lancer la version beta de son application mobile 101 Arena sur IPhone (en HTML5 web). Le service de streaming (musique et films) est le premier du genre à reverser, en plus des ventes, 100% des recettes publicitaires aux artistes et vidéastes catalogués. En accès libre pour ses utilisateurs (création de playlists, recommandations, chaînes thématiques…), le service leur propose aussi de télécharger ou de louer des contenus à la demande (films, musique, ITW d’artistes, clips…).
Un business modèle unique dans un contexte où la rémunération des artistes via les services de streaming reste controversée et où les services de « do-it-yourself » se multiplient sur la cible des artistes émergents. Ce service alternatif se distingue ainsi par son positionnement sur le marché des indépendants (avec une offre tournée vers la rareté) en combinant l’audio et la vidéo (avec un panier entièrement activé pour les achats de contenus physiques et numériques).
Aujourd’hui, 101 Arena revendique 3.500 longs métrages, 270.000 albums et 3,2 millions de titres rares. Des versions pour Android, Blackberry et Ipad seront bientôt disponible.
Concernant le lancement de Sony Music Unlimited, il faut noter que Spotify et Deezer ont annoncé respectivement 16 et 15 millions de titres au sein de leur catalogue, contre 15 millions pour SMU.
Ces chiffres sont très souvent trompeurs, et l’on ne sait jamais s’ils concernent le pays de l’utilisateur (en l’occurrence ici la France), une moyenne ou encore une autre zone géographique.
De plus, il existe un phénomène de fond de duplication de titres et de reprises qui ont tendance à « gonfler » ces chiffres.
Enfin, même iTunes Store avec ses 20 millions de titres n’est pas exhaustif et d’autres sites, parfois spécialisés comme Qobuz, offrent une plus grande variété verticale (sans parler du facteur de qualité qui n’est pas abordé dans l’article). Mais en définitive, il est souvent difficile de trouver ce que l’on cherche en numérique (le download étant mieux loti que le streaming) et le marché du CD reste plus intéressant en matière de qualité comme de diversité (et parfois même de prix).
On peut aussi se poser des questions sur la stratégie de Sony Music qui accorde difficilement des licences aux distributeurs (comptez entre 300 et 400 K€ de minimums garantis par an pour du download) – notamment en streaming – et sort une offre concurrente avec une tarification qui ne pourra pas être proposée par les acteurs du marché (brider le nombre de titres afin de proposer du streaming mobile à 3,99 €).
Ce qu’il faut à cette industrie, c’est casser le modèle tarifaire monolithique actuel et grandement faciliter l’accès aux catalogues afin de multiplier les sources de distribution. Je prendrai un abonnement le jour où l’on me proposera le service ultime de streaming de musiques de film, par exemple. ;-)