[Chronique] Digital music #49
[POLEMIQUE] Vente-Privée.com en guerre contre les Majors.
La polémique est assez rocambolesque pour être évoquée : Baptiste Giabiconi, mannequin égérie de Karl Lagerfeld devenu danseur de télé-réalité puis chanteur financé par le public via MyMajorCompany (263.000€ récoltés en quelques jours), s’est vu retiré son album de la première place du classement national publié par le SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique) pour avoir été diffusé en exclusivité sur la plateforme vente-privée.com (en physique et en digital via les plateformes de téléchargement légales).
Les déclarations du SNEP (et sans mauvais jeu de mots) ne se sont pas faites attendre : « Le top est régi par des règles, et ces règles font que les produits vendus en exclusivité dans une enseigne sont exclus du top ». Pourtant, d’autres artistes (d’Alain Chamfort – remercié peu de temps avant par sa Maison de disques – à Natasha St Pier en passant par Iggy Pop) avaient déjà expérimentés ce nouveau canal de distribution avec succès quelques mois auparavant, sans que personne n’en soit alarmé. Que s’est-il donc passé ?
Baptiste Giabiconi caracole en haut des charts avec plus 40.000 albums écoulés en deux semaines. Plutôt gênant pour une industrie du disque qui peine à écouler ses volumes via les circuits traditionnels ?
C’est en tout cas le parti-pris de Jacques-Antoine Granjon, PDG de Vente-Privée.com : « C’est une totale injustice. (…) Tout ça, c’est du lobbying des Maisons de disques. On ne va pas s’y plier ! (…) Nous allons faire la guerre aux Majors ». Il est également revenu sur l’écart de prix entre l’édition physique (8,50€ avec les frais de port) et digitale (9,99€ sur iTunes par exemple), une des sources du problème pour le SNEP : « Le prix n’est pas tant réduit finalement. (…) Nous vendons 50 millions de produits pas an. Nous allons continuer de vendre encore beaucoup de disques ».
Vente-Privée.com serait-il devenu, dans un contexte de crise du disque toujours plus criant, l’alternative tant attendue aux nouveaux modes de consommation de musique sur Internet ? « Au début, les gens ne comprenaient pas pourquoi on mettait de la musique en vente sur le site. Mais on mettra de plus en plus d’artistes sur notre site. Ils viendront nous voir. On mettra plus de jeunes et les anciens dont les maisons de disques ne veulent plus. Ils seront ravis d’être chez nous. On produira même des spectacles avec eux. Nous allons être un véritable média de promotion des artistes ! », a-t-il conclut. Affaire à suivre…
Source Charts in France.