Cinq sociétés sont sur les rangs pour reprendre la start-up française de l’assurance Luko à la barre du tribunal de commerce de Bobigny, a appris mardi l’AFP auprès d’une source proche du dossier confirmant une information de l’hebdomadaire spécialisé L’Argus de l’assurance.
Le géant allemand Allianz, qui avait proposé un prix symbolique de 4 euros lors d’une précédente audience en décembre, revient avec une offre améliorée à environ 2,5 millions d’euros, selon la même source.
Il sera en concurrence avec Leocare et Magnolia, qui proposent une reprise sur le périmètre global pour respectivement 10 euros et 40.000 euros, ainsi qu’avec Lovys et Laka, qui se positionnent sur un périmètre plus restreint.
« C’est très intéressant en termes de business puisque Luko a su développer un savoir-faire, une belle marque et un portefeuille de clients significatif en quelques années seulement », a indiqué le directeur général du groupe Magnolia, Olivier Le Gallo, à l’AFP.
L’assurtech Luko, en grande difficulté financière, a été placée fin novembre dernier en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny.
Le tribunal auditionnera les candidats mercredi, avant de rendre sa décision plusieurs jours après.
Lourdement endetté après l’acquisition coup sur coup en 2022 de l’assureur allemand Coya et du spécialiste français de l’assurance de loyers impayés Unkle, Luko avait demandé début juin 2023 l’ouverture d’une procédure de sauvegarde accélérée auprès du tribunal de commerce de Bobigny.
Un premier acheteur, le groupe britannique d’assurance Admiral, s’était positionné avant de retirer son offre au dernier moment.
Les chiffres autour de Luko ont beaucoup varié. Les différentes structures juridiques du groupe comptent aujourd’hui autour de 130 salariés, pour 230.000 contrats actifs, selon la direction.
Selon la source proche du dossier, le périmètre en discussion au tribunal porte sur 112 salariés et l’offre d’Allianz est la mieux disante en termes d’emploi: l’assureur allemand en reprendrait 103, contre 67 pour Magnolia et 26 pour Leocare.
Luko avait levé 70 millions d’euros depuis sa création en 2018, notamment auprès des fonds EQT Ventures, Accel, Funders Fund, Speedinvest, Orange Ventures et des investisseurs privés. Elle était valorisée à son apogée à 240 millions d’euros.
Le contexte de remontée des taux d’intérêt depuis deux ans a lourdement affecté les start-up, qui peinent depuis à trouver des sources de financement.
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