Claire Blondel (Montessori) : «Il faut arrêter de diaboliser le numérique dans l’éducation de nos enfants»
Interview de Claire Blondel, ingénieure et enseignante Montessori
Suscitant pléthore de fantasmes, le numérique fascine autant qu’il inquiète dans l’éducation des enfants. S’il est considéré comme un formidable outil pour aider les plus jeunes à s’ouvrir au monde, les parents le voient également comme un risque pour leur progéniture. Les tensions familiales sont d’ailleurs nombreuses autour de l’utilisation du smartphone ou des réseaux sociaux durant l’adolescence.Apple-converted-space »>
Pour autant, si le numérique peut être une source de dangers pour l’enfant si son usage n’est pas encadré, il peut également être un formidable levier de développement personnel s’il est utilisé à bon escient. C’est en tout cas l’avis de Claire Blondel, ingénieure et enseignante Montessori, une pédagogie qui vise à aider l’enfant à se construire de manière autonome pour le préparer à devenir un adulte responsable et équilibré.Apple-converted-space »>
Défendant la notion «d’éducation positive», Claire Blondel estime que le numérique permet «d’apprendre à mieux communiquer et à devenir citoyen». A condition que les parents se chargent de faire le travail pour déconstruire les fausses idées reçues qui alimentent le Web avant d’atterrir dans la tête de leurs enfants. D’où l’importance de développer un esprit critique pour ne pas se faire avoir et savoir faire la part des choses. Toutefois, la tâche n’incombe pas seulement aux parents, l’école aussi a un rôle à joueur dans cette éducation numérique, notamment au travers du codage, «un nouveau langage à part entière, et même une démarche intellectuelle essentielle dans la résolution des problèmes», aux yeux de Claire Blondel, qui nous a présenté sa vision à l’occasion de TEDxESCP qui s’est tenu à l’ESCP Europe, à Paris, fin novembre.Apple-converted-space »>
L’EdTech et les GAFA à la manoeuvre en FranceApple-converted-space »>
Pour épauler l’Éducation nationale, l’écosystème entrepreneurial français peut également apporter des solutions. Le marché de l’EdTech est actuellement en plein essor, avec plus de 300 start-up dans ce secteur dans l’Hexagone. A l’échelle internationale, le marché pèserait désormais plus de 8 milliards de dollars, avec 90% des investissements captés par la Chine et les États-Unis. Les géants américains veulent d’ailleurs jouer un rôle majeur dans l’éducation numérique des Français. Google se fixe pour objectif de former chaque année 100 000 personnes aux outils numériques sur l’ensemble de la France tandis que Facebook souhaite former 65 000 personnes au numérique dans l’Hexagone d’ici 2019. De son côté, Microsoft a lancé en début d’année un cursus dédié à l’intelligence artificielle au sein de son campus français, à Issy-les-Moulineaux.
L’État français n’entend pas cependant regarder les GAFA agir sans rien faire. Le gouvernement prévoit ainsi d’investir 75 à 100 millions d’euros au cours des prochaines années pour former chaque année 1,5 million de Français qui ne disposent pas de compétences suffisantes dans le numérique. Au total, ce plan doit donc permettre de former les 13 millions de Français qui connaissent des difficultés avec le numérique.Apple-converted-space »>
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