Cloud: comment la France veut s’émanciper des géants américains
AFP
La France souhaite utiliser sous licence les technologies cloud de Microsoft, de Google et d’autres acteurs américains, pour permettre l’émergence sur son territoire d’une offre performante mais protégée des lois extra-territoriales américaines, a indiqué lundi le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. La France veut créer un label de « cloud de confiance », qui garantira une « indépendance totale par rapport aux lois extra-territoriales américaines », a expliqué M. Le Maire dans une vidéo-conférence de presse commune avec Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, et Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique.
Un marché archi-dominé par les acteurs américains
Ce label ne pourra être accordé qu’aux entreprises « européennes et possédées par des Européens », et disposant « de serveurs opérés en France », a indiqué M. Le Maire. Mais pour qu’il puisse ouvrir l’accès aux « meilleurs services mondiaux », qui sont ceux des géants américains, il pourra être accordé à des entreprises proposant ces services sous licence de ces géants, a-t-il expliqué. M. Le Maire a dressé un parallèle avec le développement de l’industrie nucléaire française dans les années 60, sur la base de technologies sous licence américaine. « Cela n’a pas empêché l’indépendance totale du système nucléaire français », a-t-il souligné. « Ce que nous avons fait avec le nucléaire dans les année 60 (…) nous le faisons en 2021 sur les données, dans le cadre du cloud souverain avec des licences de technologie américaines au meilleur niveau », a-t-il dit.
Les services de cloud permettent aux clients de bénéficier de capacités informatiques immenses et variables en fonction des besoins. Ils sont désormais considérés comme incontournables par tous les acteurs économiques. Le marché est archi-dominé par les acteurs américains, au premier rang desquels Amazon Web Services, Microsoft et Google. Un livre blanc de KPMG estime que le marché européen des services cloud, de 53 milliards d’euros, devrait être multiplié de 5 à 10 d’ici à 2027-2030. Le plan français en matière de cloud prévoit aussi le développement d’une offre 100% française ou européenne, notamment à travers les projets financés dans le cadre du plan de relance, a précisé M. Le Maire.
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