Cloud européen: 180 sociétés rejoignent le projet franco-allemand Gaia X
AFP
Gaia X, le projet qui vise à faire émerger des normes européennes en matière de « cloud » (informatique dématérialisée) a fait salle comble pour sa première convention mercredi et jeudi, avec plus de 5 000 professionnels inscrits, ont indiqué les responsables du projet. Selon les chiffres de Gaia X, 180 entreprises ou institutions sont désormais adhérentes, dont une trentaine non-européennes. Les géants américains du cloud et de l’informatique -Amazon Web Services, Microsoft, Google, Intel, Palantir, Oracle, Salesforce– et des géants chinois Alibaba et Huawei se sont joints à cette initiative franco-allemande, lancée en juin par les ministres de l’Économie allemand Peter Altmaier et français Bruno Le Maire.
Mais seuls les groupes dont le siège mondial est en Europe pourront siéger au conseil d’administration de Gaia X (techniquement une association de droit belge), assurant ainsi que le contrôle de Gaia X reste européen. Gaia X vise à fixer un ensemble de critères européens pour le cloud et le traitement des données, un secteur capital dans une économie de plus en numérisée où les données joueront un rôle central. Les fournisseurs de services cloud qui voudront obtenir le label Gaia X devront en particulier garantir l’interopérabilité de leurs services et la portabilité des données, pour éviter que leurs clients ne se retrouvent de fait prisonniers de leurs systèmes.
Fédérer l’offre européenne
L’émergence de standards européens communs doit permettre également de fédérer l’offre européenne pour qu’elle puisse collectivement offrir la même variété de services que celle proposée par les géants américains ou chinois. L’intérêt suscité par Gaia X en Europe et ailleurs dans le monde constitue « un incroyable succès », a souligné Hubert Tardieu, le directeur général intérimaire du projet, par ailleurs un des responsables du groupe informatique français Atos. Gaia X a reçu aussi des soutiens politiques de poids en Europe, à commencer par la Commission européenne et sa présidente Ursula Von der Leyen qui veut en faire un point d’appui pour sa politique numérique, a-t-il ajouté.
L’association est pour l’instant dirigée par ses 22 membres fondateurs, 11 Allemands et 11 Français. En France, les fondateurs sont des entreprises comme OVHCloud, Scaleway, Outscale/Dassault Systèmes (fournisseurs de services cloud), Orange, EDF, Docaposte, ou l’Institut Mines Telecom (IMT, groupe d’écoles d’ingénieurs). En Allemagne, les fondateurs sont notamment Deutsche Telekom, les industriels Siemens, Bosch et BMW, ou le géant du logiciel SAP. D’un point de vue fonctionnel, Gaia X est une association de droit belge, dont les statuts ont été déposés et qui attend un décret du roi de Belgique pour exister officiellement.
« Nous sommes en train de recruter l’équipe permanente de Gaia X, avec pour objectif qu’elle soit mise en place au mois d’avril », a indiqué à l’AFP Alban Schmutz, un des dirigeants du Français OVHCloud qui est aussi l’un des responsables provisoires de Gaia X. Les fondateurs de Gaia X aimeraient avoir trouvé « avant Noël » les deux personnages clefs de la future organisation, le directeur général et le directeur technique, a-t-il expliqué. Gaia X espère publier pour la fin mars une version actualisée de ses « policy rules », le socle fondateur de règles et de principes que tous les aspirants au label Gaia X devront respecter, a ajouté M. Schmutz.
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