Combien coûte un community manager freelance?
Il est nécessaire pour les entreprises aujourd'hui, de comprendre la tarification des community managers indépendants. Il s'agit ici de répondre à la question qu'ils se posent sur leurs prestations, en comparaison d'une embauche en interne.
Combien coûte un community manager?
Voilà la question que se poseront les entreprises à l’embauche d’un community manager en CDD ou CDI, mais à plus forte raison lors de la sollicitation d’un community manager indépendant pour des missions ponctuelles.
Community manager salarié ou indépendant?
On peut avant tout se poser la question de savoir, si le besoin d’un community manager est à embaucher pour une durée déterminée ou indéterminée. Ensuite, si il est plutôt préférable de faire appel à un indépendant pour une mission spécifique ou un essai en interne.
Quand la décision arrive d’embaucher un community manager en CDI ou CDD, on observe généralement le marché du travail pour savoir ce qu’il coûte. On a qui plus est des indicateurs et on se repose sur un prix marché, selon l’expérience et le background du community manager.
On a aujourd’hui différentes études qui offrent des indicateurs assez «fidèles» et des fourchettes dans lesquelles il est possible de naviguer selon les expériences des CM. On s’aperçoit hélas du niveau de rémunération relativement bas pour un profil aux multiples compétences.
Cependant, lorsqu’il s’agit d’une prestation ponctuelle avec la nécessité de faire appel à un indépendant, il est difficile de s’y retrouver parmi les tarifs très fluctuants des community managers affichant leurs prestations.
Les écarts sont parfois considérables, et ils ne sont pas toujours justifiés pour qui a besoin de faire appel à un community manager indépendant. On peut voir des tarifs allant du simple au quadruple pour des coûts à la journée.
Remarque: Attention à ceux qui ne maitrisent pas les coûts et/ou qui vivent chez leur parents pour arrondir les fins de mois.
Certains sont plutôt là pour arrondir leur fin de mois et se faire la main sur des petits clients ou des connaissances. Si vous êtes inscrit sur des sites mettant en relation des freelances et des clients, vous verrez parfois des tarifs affichés à 100euros/jour.
On peut d’ores et déjà dire que c’est inconcevable pur un indépendant de vivre à ce niveau de prix… même si le CM est à temps plein en considérant toutes les tâches inhérentes à son activité y compris les commissions que prennent ces sites.
Hopwork est par ailleurs une de ces plateformes qui offre la mise en relation moyennant une commission entre indépendants et clients. C’est une excellente solution pour démarrer si les community managers prennent le temps de mettre en avant leurs expériences.
La plateforme n’est cependant en rien responsable des tarifs annoncés. Libre à chacun de fixer ses prix!
Professionnels, attention aux tarifs parfois trop bas de certains indépendants, vérifiez un ensemble de paramètres avant de conclure un quelconque contrat
Sans critiquer le niveau de prix très bas de certains community managers, et encore moins leur savoir-faire, je recommande tout de même aux professionnels de bien vérifier le niveau de compétence au préalable. Pensez également au background, à l’expérience bien entendu, et à des actions significatives.
L’embauche d’un community manager en CDI ou CDD
Nous nous baserons sur l’étude menée par un institut pour le Cabinet Robert Half:
Nous constatons d’un rapide coup d’œil, les faibles évolutions du salaire du community manager entre 2015 et 2016 (voir capture ci-dessous), qui au passage ne sont pas le reflet de la réalité. Une majorité d’offres d’emplois, tourne entre 24 et 28000 euros pour les débutants. Vous tomberez rarement dans la fourchette supérieure des 30000 euros, et encore moins avoisinant les 40000 euros et plus pour les profils confirmés.
Les études mettent toujours la fourchette haute des salaires!
Quels sont les community managers qui gagnent entre 38 et 45000euros/an après 3 à 5 ans d’ancienneté?… levez le doigt!
On aimerait dire que cette grille est une réalité, mais à défaut de l’être, elle donne une estimation aux entreprises désireuses d’embaucher un CM. Est-ce que ça ne refroidirait pas certaines entreprises pour embaucher?
Source étude: Robert Half
Les entreprises doivent par ailleurs considérer plusieurs aspects lors du recrutement d’un community manager
On n’embauche pas forcément que des community managers qui sortent d’écoles. Le problème est certes un manque d’expérience, logique me direz-vous, mais c’est aussi une question d’expertise en amont.
Il est parfois préférable d’embaucher un profil sénior qui a une expérience sur le secteur, qui ensuite s’est reconverti sur le rôle de community manager. Ce type de profil aura alors plus de chances à l’embauche, et un certain poids pour mieux négocier son salaire.
Voyons quelques points à vérifier à l’embauche:
1. Le nombre d’années d’expérience
Le nombre d’années d’expérience du community manager aura bien évidemment une incidence sur le salaire à l’embauche. Certains secteurs nécessitent un CM expérimenté, quant à d’autres, les bases peuvent suffire quand il s’agit de travailler sur les fondamentaux.
Il est donc important de définir en amont ses objectifs et ce que vous attendez de la part du CM pour évaluer ses compétences et son savoir-faire.
2. Le secteur où le CM a évolué
L’expérience passée en tant que community manager doit être un gain pour l’entreprise qui l’accueillera. Évaluer ainsi les missions réalisées et comment elles peuvent être bénéfiques dans le cadre de votre entreprise. Si le profil a travaillé sur la visibilité de son ancienne entreprise pendant un an, et qu’il a mis en place de nombreuses actions qui ont porté leurs fruits, sachez les évaluer.
Voyez par vous-même l’impact sur le site web ainsi que l’empreinte digitale de l’entreprise. Demandez au CM de vous détailler sa mission et comment il est parvenu à atteindre ses objectifs.
3. Profil CM junior ou senior?
Selon votre activité, vous pourriez hésiter entre un profil junior et un profil senior. C’est une question d’expérience, mais aussi de maturité sur l’utilisation des outils, des réseaux sociaux etc… Les secteurs B2C et B2B n’ont pas non plus les mêmes besoins.
Les entreprises B2B préfèrent généralement le profil senior avec un background qui peut apporter un plus à l’entreprise. Les entreprises recherchent aussi une bonne connaissance des codes de communication, car elle est assez différente selon les secteurs. On dénote une communication plus sérieuse et mature en B2B.
4. Le background du CM
Le background est un point important à l’embauche, ce qui peut signifier déjà l’embauche d’un profil sénior. On rencontre de grosses lacunes chez les jeunes profils, comme le manque d’intérêt à la culture de l’entreprise mais également à la notion de résultat. Le monde digital restant pour beaucoup une passion au sens large du terme, c’est en même temps très bien, mais ça peut en éloigner certains de la réalité de l’entreprise.
Au-delà il est important pour certains secteurs d’activités, d’avoir une expérience au préalable sur les produits ou les services. Une entreprise travaillant sur un secteur technologique, aura sans doute intérêt à rechercher un profil avec une pré-expérience dans le domaine.
La perle rare sera plus difficile à trouver, mais vous aurez un profil fonctionnel qui limitera la formation en interne. Cependant le community manager peut être en position de force pour mieux négocier son salaire.
Faire appel à un community manager indépendant
Nous verrons ici le cas où l’entreprise aura un besoin ponctuel ou récurrent dans le cadre d’une mission spécifique plus ou moins longue. C’est à ce stade qu’il est important de comprendre les facturations, et ne pas répondre à la palce de l’entreprise quand c’est le community manager qui fixe ses tarifs.
Combien coute un community manager? est une fausse question pour le community manager… c’est à l’entreprise d’obtenir des réponses et non l’inverse.
L’inverse c’est plutôt comment et combien facturer?
Pour quelles raisons découvre-t-on tant de différences dans les tarifs?
C’est une question qui doit venir à l’esprit des entreprises. C’est donc principalement un sujet qui a trait aux community managers, car les différences sont inhérentes à chaque profil selon ses besoins, ses contraintes, son expérience etc…
La facturation approximative du community manager
Un tarif médian varie entre 400€ et 600€/jour sur des missions courtes inférieures à 2 mois, et sans être full time. Si les missions sont plus longues, des forfaits peuvent être établis. Dans tous les cas, il faut considérer de nombreux paramètres pour établir un tarif, qui ne reflètera pas pour autant un manque de professionnalisme pour la mission si le prix est peu élevé.
Un tarif mal apprécié et/ou tiré vers le bas, révèle souvent un manque de maturité ou de recul, vis-à-vis de facteurs inconnus liés au démarrage de l’activité d’indépendant.
Pour comprendre la tarification il faut aborder les points qui vont suivre, mais encore une fois est-ce à l’entreprise de calculer ces éléments? Absolument pas!
Éléments à considérer par le community manager pour évaluer et calculer son tarif:
- Lieu de travail
- Charges variables
- Charges fixes
- Administratif
- Prospection
- Contraintes familiales ou autres
- Besoins réels (niveau de vie)
- Expérience / Background
- Type de mission…
Ces différents points sont à évaluer par le community manager, afin de faire ressortir son temps réel de travail et ensuite fixer un tarif vis-à-vis de ses besoins, contraintes etc…
C’est à ce stade que beaucoup de CM font des erreurs, car ils pensent que leur temps de travail est de 8h par jour minimum. Ils oublient aussi le mois d’août qui est off, et négligent les tâches administratives, de prospection et autres rendez-vous obligatoires avec leurs clients.
On arrive à un temps de travail réel réduit de 50% dans certains cas. Ce qui signifie que 200euros/jour avant devient 400euros/jour ensuite. C’est un constat récurrent chez les CM qui démarrent en indépendant.
Combien coûte finalement le community manager indépendant?
Pour l’entreprise il faut prévoir un forfait jour pour ne pas être tributaire des nombreux tarifs au cas pas cas (ils existent néanmoins selon l’expérience et le niveau de compétence).
La fourchette normale et viable sera comprise entre 400 et 600 euros/jour selon le statut du CM, sa géolocalisation. En dessous on peut imaginer un profil qui se teste, et au-dessus quelqu'un qui a une compétence spécifique qu'il vend plus cher.
Ne tentez pas non plus d’amoindrir le forfait jour, en le ramenant au mois sur des missions full time plus ou moins longues. Pourquoi?
Si un CM facture 400 euros/jour et que vous décidez de l’embaucher sur 3 ou 6 mois, on serait tenté de négocier un tarif plus abordable. Effectivement 400euros x 22 jours font 8800 euros sur le mois. Mais il faut savoir que le community manager refusera en parallèle d’autres offres, et qu’il devra reprendre sa prospection à l’issue de la mission.
De ce fait il pourra attendre un mois avant de retrouver une mission ou plus! Après le CM pourra revoir son tarif sur le mois mais sans le dégrader de 50%. Réduire de 20% semble raisonnable si le profil est confiant pour retrouver rapidement une ou plusieurs missions.
En conclusion
C’est donc une fausse question de répondre à «combien coûte un community manager?» en se positionnant du côté du CM. C’est à l’entreprise que l’on doit répondre à cette interrogation. Elle doit donc savoir comment et combien il facture, pour comprendre comment il fonctionne.
Donner un tas de chiffres risque de perdre les entreprises dans ce que coûte réellement un CM.
Le community manage est quant à lui libre de fixer son tarif mais de comprendre comment et combien il doit facturer selon ses contraintes, ses besoins et ce qu’il dépensera en charges et autres frais.
Ensuite il pourra être confronté à des compétences relevées et donc des tarifications au cas par cas selon le type de mission.
Laurent Bour est consultant social media sur les nombreux axes visant la recherche de visibilité et le community management de terrain, formateur au sein d'écoles spécialisées pour les community managers et auprès de grands comptes, il est également l'auteur du blog collaboratif Le Journal du CM.
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Cet article me semble tout à fait pertinent en ce qui concerne les indépendants.
Etant moi-même community manager freelance, j’explique toujours à mes clients comment mes tarifs sont calculés et j’adapte toujours les prix en fonction des prestations choisies.
Bonjour Yohan,
Ravi d’entendre qu’un CM prend le temps d’expliquer comment ses tarifs sont calculés. C’est rare pour être souligné.
L’idée est de comprendre les contraintes, obligations… des différents CM. Pour avoir le bon cheminement j’ai rédigé en amont cet article qui sera aussi repris normalement : Comment et combien le community manager doit-il facturer ? : http://www.journalducm.com/2016/10/10/comment-et-combien-le-community-manager-doit-il-facturer-11895/
Merci pour ton commentaire.