Comment Blade veut profiter de l’essor du cloud gaming
Interview d'Emmanuel Freund, co-fondateur et président de Blade
C’est désormais une certitude, l’avenir des jeux vidéo passera par le cloud gaming. Alors que le streaming cartonne déjà dans la vidéo avec Netflix et la musique avec Spotify, nombreux sont les acteurs à vouloir dupliquer le modèle de ces plateformes sur le marché du gaming. Cependant, le défi est bien plus complexe. Et pour cause, au contraire des films, des séries et de la musique qui ne nécessitent pas d’interaction avec l’utilisateur – même si le film interactif «Black Mirror : Bandersnatch» a montré que les usages pouvaient rapidement évoluer dans la vidéo – le cloud gaming doit reposer sur des serveurs extrêmement puissants, capables de supporter un fort afflux de connexions simultanées et des graphismes très aboutis gourmands en espaces de stockage, pour que l’expérience du joueur soit optimale.
Si le cloud gaming est très exigeant sur le plan technique, il ouvre cependant un immense champ des possibles sur lequel les GAFAM entendent bien se positionnés. Les grandes manoeuvres dans ce sens ont d’ores et déjà débuté. Le géant américain Microsoft, bien implanté sur le marché du gaming avec la Xbox en figure de proue, songe à lancer son propre service de distribution de jeux vidéo dans le cloud avec l’ambition de séduire pas moins de 2 milliards de joueurs à travers le monde. Même son de cloche chez Apple qui serait actuellement en train de travailler sur une plateforme du même acabit. Une manière pour la firme de Cupertino de doper son chiffre d’affaires issu des services pour réduire sa dépendance à l’iPhone. Acteur majeur du cloud mondial, Amazon s’est également positionné sur ce segment avec un service de cloud gaming qui pourrait débarquer dès l’an prochain.
Les GAFAM se positionnent dans le cloud gaming
Pour autant, les géants américains ne sont pas les seuls à vouloir se tailler la part du lion sur ce secteur aux allures de nouvelle poule aux oeufs d’or sur le marché des jeux vidéo. En effet, la start-up française Blade, fondée en 2015 par Emmanuel Freund, Acher Criou et Stéphane Héliot, a mis au point une solution, baptisée «Shadow», pour disposer d’un ordinateur dématérialisé hébergé dans le cloud en échange d’un abonnement mensuel (29,95 euros). Autrement dit, tous les composants de l’ordinateur sont stockés dans un data center. De cette manière, l’utilisateur a accès à un ordinateur n’importe où et sur n’importe quel terminal (smartphone, tablette, TV…), tant qu’il est connecté à Internet. Shadow prend la forme d’une application disponible en ligne ou d’un petit boîtier auquel il est possible de brancher sa souris et son clavier.
Après avoir levé 51 millions d’euros en juin 2017, la société française s’est étendue à l’international. Elle a notamment ouvert un bureau à Mountain View, en plein coeur de la Silicon Valley, juste à côté de Google, histoire de marquer son territoire face au géant américain. A ce jour, Blade revendique 66 000 utilisateurs pour Shadow. Opérationnelle en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Allemagne, la société va également se lancer au Canada et d’autres pays européennes au cours des prochains mois. Et Blade n’est pas le seul acteur français à vouloir tirer son épingle du jeu sur ce marché en plein essor. Le Rennais Blacknut développe un service de distribution de jeux vidéo dans le cloud, tandis que l’opérateur Orange prépare son propre PC dans le cloud.
Blade : les données clés
Fondateurs : Emmanuel Freund, Acher Criou et Stéphane Héliot
Création : 2015
Siège social : Paris
Activité : ordinateur spécialement conçu pour le cloud gaming
Financement : 51 millions d’euros en juin 2017
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