Comment Cartesiam veut rendre vos équipements intelligents grâce au edge computing
Interview de Joël Rubino, co-fondateur de Cartesiam
Installée à Toulon, la pépite française Cartesiam est le fruit de plusieurs années de recherche et développement. Sa solution, NanoEdge AI, permet de recueillir et de traiter les données dans les microcontrôleurs qui équipent des milliards d’objets, sans aucun recours au cloud. La startup accélère maintenant sa phase commerciale. Mais de quoi s’agit-il exactement?
Cloud ou edge computing?
«Nous avons développé NanoEdge AI, une solution logicielle qui tourne à l’intérieur d’un microcontrôleur de manière complètement autonome. Cela permet à n’importe quel fabricant d’équipement qui contient un microcontrôleur de rendre sa solution intelligente, donc avec des capacités de machine learning autonome», détaille Joël Rubino.
«Avant, le fabricant fabriquait son équipement, le vendait et n’en entendait plus parler, à part parfois pour des problèmes de maintenance. Ensuite, ces équipement sont devenus connectés, ce qui a créé un lien entre le fabricant et l’équipement. Et aujourd’hui, on veut que ces équipements deviennent intelligents. La question est de savoir si cette intelligence doit être dans l’équipement ou si elle doit être dans le cloud et constamment envoyée vers celui-ci?», questionne le co-fondateur de Cartesiam.
C’est en effet ce que permet l’edge computing. Pour que sa solution fonctionne, Cartesiam, fondé en 2016, a recruté des chercheurs spécialisés. «Nous avons embauché des docteurs en machine learning, en traitement du signal, en mathématiques avancés au siège à Toulon. Les deux-trois première années ont demandé un gros investissement en mathématiques car tous ces algorithmes d’intelligence artificielle existent mais ils tournent tous dans le cloud. Nous sommes repartis de l’algèbre, nous avons réécrit l’intégralité de ces algorithmes de machine learning, de traitement du signal et les hyper-paramètres de manière à ce qu’ils fonctionnent sur un microcontrôleur», décrit Joël Rubino.
Les avantages du edge computing par rapport au cloud? Plus de sécurité, de résilience et moins de coûts d’infrastructure cite notamment le chef d’entreprise. Mais ce dernier reconnaît tout de même que l’edge computing à aussi ses limites. «Nous ne sommes pas en opposition avec le cloud», explique-t-il. «On ne peut pas tout faire dans l’edge computing. On est incapable, par exemple, dans un microcontrôleur de traiter des problématiques liées à la vidéo car il s’agit vraiment d’un petit composant». La question, pour le fabricant, est de savoir où il est le plus judicieux d’analyser ses données en fonction des applications recherchées. Or, pour Joël Rubino dont la solution commence à être déployées, les perspectives sont déjà énormes.
Une prochaine série A pour accélérer la phase commerciale
La solution de Cartesiam peut être déployée dans de nouveaux produits où être ajoutée après leur fabrication. «Le microcontrôleur est un composant électronique qui est répandu à peu près partout sur la planète. Il s’en vend 15 milliards chaque année. Il y en a partout, dans une machine à café, entre 300 et 500 dans une voiture, dans les télécommandes… », rappelle le co-fondateur de Cartesiam. La société travaille par exemple avec l’entreprise Eolan qui s’en sert pour faire de la maintenance prédictive. «La limite, c’est l’imagination des sociétés avec lesquelles nous travaillons», est convaincu Joël Rubino.
La société, qui a déjà signé plusieurs partenariats en France, Corée et Etats-Unis avec sa version bêta, est maintenant prête à accélérer au niveau commercial et souhaite notamment réaliser une levée de fonds de série A, entre 5 et 10 millions d’euros, pour soutenir son déploiement.
Le business model, la feuille de route pour 2020… Retrouvez l’interview complète de Joël Rubino, co-fondateur de Cartesiam:
Interview réalisée fin 2019.
Cartesiam: les données clés
Fondateurs: Joël Rubino, François de Rochebouet, Michel Rubino et Marc Dupaquier
Création: 2016
Siège: Toulon
Effectifs: 20
Financement: 2,5 millions d’euros au total. Investisseurs: Bpifrance, investisseurs privés.
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