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Comment des parlementaires américains s’attaquent aux monopoles des GAFA

AFP

Des parlementaires démocrates et républicains du Congrès américain ont présenté vendredi cinq projets de loi ciblant directement les « monopoles » des géants des technologies Google, Apple, Facebook et Amazon (Gafa), une vaste initiative dont l’adoption reste toutefois incertaine. « Actuellement, les monopoles non régulés de la Tech ont trop de pouvoir sur l’économie », a écrit le démocrate David Cicilline, président d’une commission anti-monopole à la Chambre des représentants. « Ils sont en position unique pour choisir les gagnants et les perdants, détruire les petites entreprises, augmenter les prix pour les consommateurs et mettre les gens au chômage.  

Son collègue républicain Ken Buck a renchéri, estimant que les projets de loi présentés « cassent le pouvoir de monopole de la Big Tech sur ce que les Américains peuvent voir et dire sur internet, favorise un marché en ligne qui encourage l’innovation et donne aux petites entreprises américaines des règles du jeu équitables ». « Apple, Amazon, Facebook et Google ont donné la priorité au pouvoir sur l’innovation et, ce faisant, ont nuit aux entreprises et consommateurs américains », a-t-il accusé.

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Les cinq projets de lois ont été rédigés par des élus membres de cette sous-commission « antitrust », qui avait bouclé en 2020 une enquête longue de 16 mois sur les Gafa et élaboré un rapport prônant des scissions au sein de ces entreprises, accusées d’abus de position dominante. Concrètement, l’un de ces textes interdit l’acquisition de petits groupes menaçant les « plateformes dominantes » dans le seul but de les faire disparaître. Un autre « interdit à des groupes comme Amazon de manipuler leur marché en ligne pour promouvoir leurs propres produits ».

« Incompréhension totale »

Si des élus des deux partis se sont unis pour les rédiger, ces textes ne sont toutefois pas assurés d’être approuvés au Congrès. Des républicains certes hostiles aux Gafa pourraient toutefois être plus réfractaires à voter sur de telles lois « antitrust ». L’organisation Computer & Communications Industry Association, dont Amazon, Facebook et Google font partie, a dénoncé des propositions représentant un « virage dans les principes d’économie de marché ». « Elles auront un impact sévère sur le leadership économique américain et réduiront la possibilité pour les consommateurs de profiter des services numériques gratuits », a-t-elle mis en garde. Comme elle, la Chambre de commerce américaine s’est en outre inquiétée qu’elles ciblent particulièrement « des entreprises spécifiques, au lieu de se concentrer sur des pratiques commerciales ». Des projets de lois « fondamentalement injustes et (qui) pourraient être jugés anticonstitutionnels », a écrit le vice-président de la Chambre de commerce, Neil Bradley.

Pour Jessica Melugin, directrice du centre technologie et innovation du centre de réflexion Competitive Enterprise Institute, « ces textes sont des régulations à l’européenne dans le sens le plus déprimant économiquement ». « Ils reflètent une incompréhension fondamentale de la façon dont ces plateformes créent de la valeur pour les consommateurs », a-t-elle poursuivi. S’ils devenaient lois, ils « mettraient en danger la place de numéro un mondial de la Tech des États-Unis ». La Commission européenne multiplie les attaques depuis des années contre les Gafa, dont les comportements sont jugés anti-concurrentiels. Mais la pression monte aussi aux Etats-Unis. Amazon, Facebook et Google font l’objet de poursuites lancées par des autorités fédérales, des coalitions d’Etats américains et le procureur de la capitale Washington.

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