Comment Heetch veut revenir dans la course
Interview de Teddy Pellerin, co-fondateur de Heetch
Heetch poursuit ses efforts pour relever la tête. Condamnée en mars 2017 à verser plus de 400 000 euros aux taxis pour complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, pratique commerciale trompeuse et organisation illégale d’un système de mise en relation de clients avec des chauffeurs non-professionnels, la plateforme française de VTC n’a pas abdiqué. Bien au contraire.
Six mois après sa condamnation par le tribunal correctionnel de Paris, Heetch avait relancé son application avec une nouvelle offre. Fini le service de covoiturage nocturne entre 20 heures et 6 heures, place à un service de VTC fonctionnant avec des chauffeurs professionnels 24 heures sur 24. Afin de se rémunérer, la plateforme prélève une commission de 15% sur chaque course, contre 25% chez Uber, leader du marché.
Heetch veut séduire les 18-35 ans
Pour tirer son épingle du jeu dans la jungle des plateformes de VTC, avec notamment Uber, Chauffeur Privé ou encore Taxify, la société française mise sur une «expérience plus décontractée et humaine», où le tutoiement est de rigueur et le passager invité à monter à l’avant à côté du conducteur pour favoriser la discussion. Autre élément différenciant, les clients ont la possibilité de payer en cash ou par carte bancaire.
Pour se donner un nouvel élan et devenir une référence auprès des 18-35 ans, aussi connus sous le nom de «Millennials», Heetch a levé 10 millions d’euros en septembre 2017 avec l’ambition de s’étendre en France et à l’international. La plateforme revendique désormais 18 000 conducteurs actifs (contre 30 000 avant la condamnation) et plus de deux millions de passagers. Pour l’heure, le service est opérationnel dans cinq pays européens, à savoir la France (Paris, Lille, Lyon, Marseille…), la Belgique (Bruxelles), l’Italie (Milan), la Suède (Stockholm) et le Maroc (Casablanca et Rabat).
Londres et le Maghreb dans le viseur
Pour accélérer son expansion internationale, Heetch a bouclé un tour de table de 16,5 millions d’euros en début d’année auprès de ses investisseurs historiques, les Français Alven et Via ID, ainsi qu’auprès du fonds britannique Felix Capital et des Français Idinvest et InnovAllianz, le fonds stratégique d’Allianz France. Avec ce nouveau financement, la plateforme française entend poursuivre sa mission «reconquête» en lançant son service dans de nouvelles villes françaises et dans de nouveaux pays, notamment au Royaume-Uni, où elle cherche à obtenir une licence d’exploitation à Londres, ainsi qu’au Maghreb.
En parallèle, Heetch souhaite impliquer davantage ses chauffeurs d’entreprise. Pour cela, la société a annoncé dans le courant du mois de septembre la mise en place en 2019 d’un plan d’actionnariat pour permettre aux chauffeurs effectuant plus de 100 trajets par an via la plateforme d’acheter des bons de souscription d’actions (BSA). En plus d’associer directement les conducteurs à la performance de l’entreprise, ce dispositif constitue également un moyen de les fidéliser, dans la mesure où la plupart des chauffeurs travaillent pour plusieurs plateformes.
Heetch : les données clés
Fondateurs : Teddy Pellerin, Jacob Mathieu et Aylic Petit
Création : 2013
Siège social : Paris
Activité : plateforme de VTC
Effectifs : 130 collaborateurs
Financement : 16,5 millions d’euros en janvier 2018
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