Comment la Nouvelle-Calédonie s’inspire de l’Estonie pour faire sa transition numérique
AFP
La Nouvelle-Calédonie entend prendre modèle sur l’Estonie pour organiser la transition numérique de son administration, compte tenu des performances exceptionnelles accomplies par cet ancien pays soviétique, a indiqué mardi la Chambre de commerce. «Le papier a disparu de l’administration en Estonie, on peut y créer une entreprise en quelques minutes», a vanté devant la presse Stéphane Yoteau, élu de la Chambre de commerce et d’industrie.
A l’occasion d’un salon sur le numérique, organisé du 12 au 14 septembre par le Medef, le gouvernement local et l’université, la Chambre consulaire a invité à Nouméa l’Estonienne Siret Schutting, cheville ouvrière du passage au tout-numérique de la République balte, aujourd’hui passée dans le privé. «Nous voulons partager notre savoir-faire, quelque 35 pays comme la Finlande, l’Ukraine, la Namibie ou le Japon travaillent en partenariat avec nous», a expliqué l’experte. Libéré du joug soviétique en 1991, ce pays de 1,3 million d’habitants a misé dès son indépendance sur la dématérialisation de toutes les relations de la population avec les services publics et les entreprises privées.
«On pourrait dégager 83 millions d’euros avec le tout-numérique»
En Estonie, membre de l’UE depuis 2004, l’accès à internet est un droit inscrit dans la Constitution. Plus de 90% de la population y possède une carte d’identité numérique qui rassemble, via un système de bases de données décentralisé, toutes les informations que le citoyen souhaite y entrer: permis de conduire, déclaration d’impôt, abonnement aux transports, état-civil, dossier médical, couverture sociale… «C’est un réflexe chez nous. L’usager abonde lui-même les données et il peut à tout moment savoir qui les a consultées ou autoriser ou pas leur accès», a déclaré Siret Schutting.
En Nouvelle-Calédonie, la numérisation de l’administration en est à ses balbutiements mais les autorités souhaitent l’accélérer, compte tenu des économies de temps et d’argent qu’elle entraîne. «Notre économie va dans le mur. On pourrait dégager 10 milliards CFP par an (83 millions d’euros) avec le tout-numérique. Il faut que ce soit notre ambition», a déclaré M. Yoteau.
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