Comment les paiements peer-to-peer vont impacter les e-commerçants
À la mi-septembre se tenait à San Francisco la conférence Disrupt TechCrunch. Lors de cet événement, un cadre de Facebook a rappelé que le peer-to-peer devait être intégré dans la stratégie des marchands, tant dans la relation client qu’au niveau des paiements. Le mobile étant désormais au cœur des usages d’Internet, les paiements peer-to-peer facilitent grandement l’acte d’achat sur ces terminaux.
Deux tendances dans le paiement P2P
Pourtant, le peer-to-peer n’est pas un phénomène nouveau. Il apparaît en 1998 lorsque PayPal comble les besoins de paiement entre particuliers sur la place de marché eBay. À l’époque, les banques ne sont en effet pas à même de répondre à ce modèle spécifique. Aujourd’hui, PayPal est devenue en un peu plus de dix ans une institution financière reconnue mondialement. De plus, les applications mobiles permettant les paiements de personne à personne, comme Venmo ou Payfriendz, sont en plein essor. Ce marché est d’ailleurs estimé par BI Insider à 1 000 milliards de dollars à l’échelle internationale.
On observe deux grandes tendances dans l’évolution des paiements peer-to-peer.
Tout d’abord, on note une forte adoption dans les pays qui ont fait un saut technologique, comme en Asie ou en Afrique. Face au manque d’infrastructures financières, ces derniers ont de plus en plus recours aux technologies mobiles pour offrir un accès à des services élémentaires (comme les dépôts et les transferts) à partir de n’importe quel téléphone mobile, sans avoir besoin d’un compte bancaire classique.
De nombreux acteurs se sont positionnés sur ce segment en Afrique également (Obopay, Orange Money…). En Asie, la solution indonésienne e-Cash permet par ailleurs de réaliser des transferts entre particuliers via son application mobile, mais également de régler ses factures ou de payer un commerçant.
WeChat est un autre exemple intéressant. Le réseau social a ainsi passé un accord avec Tencent pour mettre à la disposition de ses utilisateurs des options de paiement comme City Services afin de payer, via l’application, leurs factures d’électricité ou leurs contraventions.
Assurer une expérience d’achat fluide
On note d’ailleurs un second axe de développement avec l’adoption en masse des réseaux sociaux comme canal de communication privilégié entre les personnes et les entreprises. Devant cette forte tendance chez la génération Y, c’est dans ce contexte que Facebook et Twitter intègrent des options de paiement dans leurs applications. Aujourd’hui, de nouveaux usages font peu à peu leur apparition, notamment pour rembourser un ami ou encore pour les paiements de la vie courante, avec Venmo par exemple ou Lydia en France.
L’un des défis de demain pour les e-commerçants sera donc de répondre à cette dernière tendance avec des solutions de paiement adaptées afin d’assurer une expérience d’achat fluide.
Il appartiendra alors aux opérateurs de services de paiement d’intégrer dans le payment mix proposé aux marchands des Snapcash ou de futurs Facebook Payments, Twitter Pay, etc., tout en prenant en compte de nouvelles expériences d’achat, comme les achats groupés.
Gabriel de Montessus rejoint HiMedia fin 2007, dont il devient directeur général délégué fin 2013. En 2015, Il est nommé directeur général de HiPay, une plateforme de paiement en ligne nouvelle génération dite « full service » qui propose autour du processing des transactions de paiement en ligne des services autour de la data, de la mobilité et de l’internationalisation.
HiPay a été introduit en bourse sur Euronext le 29 Juin 2015. Gabriel est diplômé de l’Université Paris-IX Dauphine et de l’EM Lyon.
Twitter : @gdemontessus
- Ask A VC : comment modéliser un compte de résultat — Partie 6/6 : analyse de sensitivité - 21/05/2024
- Ask A VC : comment modéliser un compte de résultat — Partie 3/6 : les Coûts Fixes - 16/01/2024
- Question à un VC : Pourquoi les marges unitaires sont-elles si importantes pour votre modèle d’affaires? - 13/11/2023