Comment PayPal s’est transformé sur le marché du paiement en ligne
Interview de Caroline Thelier, directrice générale de PayPal France
En France, ce ne sont pas moins de 180 000 transactions en ligne qui sont effectuées chaque heure, selon la Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance). En effet, le commerce en ligne a progressé de 11,9% dans l’Hexagone au premier trimestre 2019, avec près de 25 milliards d’euros dépensés en ligne issus de 407 millions de transactions sur des sites e-commerce. Et parmi ces transactions, une part conséquente est traitée par PayPal puisque le géant américain du paiement en ligne est aujourd’hui présent sur 70% des sites e-commerce en France.
Avec 9 millions d’utilisateurs, l’Hexagone est le quatrième marché mondial de PayPal, qui compte au total 277 millions d’utilisateurs à travers le monde. Si le groupe californien reste une référence du secteur, il doit cependant faire face à une concurrence qui s’est considérablement accrue au cours de ces dernières années. La faute à des acteurs comme Adyen ou Stripe qui sont arrivés sur le marché pour fournir des services de paiement aux e-commerçants, et surtout aux GAFA, qui ont lancé des solutions de paiement mobile à destination des consommateurs.
iZettle, une acquisition record en 2018
Dans ce contexte, PayPal a opéré sa propre mutation, d’abord sous la forme de partenariats, à l’image de celui noué en 2017 avec Google Pay, puis en procédant à plusieurs acquisitions pour se doter d’un véritable arsenal technologique capable de rivaliser avec la concurrence. En 2018, le géant américain du paiement en ligne avait ainsi frappé un grand coup en s’offrant la start-up suédoise iZettle, qui propose un terminal de paiement pour les commerçants, pour 2,2 milliards de dollars, soit la plus grosse acquisition de l’histoire de PayPal.
La société scandinave, ainsi que les autres entreprises rachetées, comme Simility, start-up californienne spécialisée dans la lutte contre la fraude en ligne, ont servi de base à la plateforme de services de paiement pour l’e-commerce, lancée par PayPal début juin. Baptisée «PayPal Commerce Platform», celle-ci rassemble l’ensemble des produits développés en interne et rachetés de ces dernières années pour les mettre à disposition des partenaires de la firme américaine, à savoir les marketplaces, les plateformes de crowdfunding et les sites e-commerce. D’abord déployée dans six pays (États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Espagne), cette plateforme sera étendue à une quarantaine de pays d’ici la fin de l’année. Une brique supplémentaire qui doit permettre à PayPal de rester compétitif sur un marché en pleine ébullition.
Plus récemment, PayPal s’est retrouvé sous le feu des projecteurs en décidant d’investir dans la future cryptomonnaie de Facebook. Baptisée «Libra», cette dernière doit être lancée début 2020, avec le soutien d’autres grands groupes mondiaux, à l’image de Spotify, Uber, Stripe, Visa ou encore Mastercard, qui ont chacun injecté 10 millions de dollars pour prendre part au projet. Clin d’oeil du destin, aux commandes de la future monnaie virtuelle de Facebook, on retrouve un certain David Marcus, un ingénieur franco-américain qui n’est autre que l’ancien patron de PayPal.
PayPal : les données clés
Fondateurs : Ken Howery, Luke Nosek, Max Levchin et Peter Thiel
Création : 1998
Siège social : San José (Californie)
Activité : paiement en ligne
- EDEN AI lève 3 millions d’euros pour démocratiser l’accès à l’IA en entreprise - 21/11/2024
- Plan marketing 2025 : la méthode de Maxime Baumard pour structurer la stratégie B2B de PENNYLANE - 21/11/2024
- Freqens lève 3 millions d’euros pour accompagner les équipes achats dans leurs décisions. - 21/11/2024