Comment Sigfox compte tirer profit de son partenariat avec Free
«Il y a un avant et un après», commente Ludovic Le Moan, CEO et co-fondateur de Sigfox, qui a bâti un réseau bas débit dédié au machine to machine et à l’internet des objets. En effet, lors de sa très remarquée Keynote mardi, au milieu d’une flopée de partenariats, Free a dévoilé le nom de l’entreprise choisie pour assurer la connectivité de son pack sécurité: Sigfox.
L’entreprise toulousaine créée par Ludovic Le Moan et Christophe Fourtet en 2009 s’est alors retrouvée en pleine lumière. Le grand public a ainsi découvert sa technologie qui permet notamment à l’alarme du pack de sécurité de Free de fonctionner même si le courant est coupé. Et cette notoriété est en effet un enjeu important pour Sigfox, car si le grand public profite déjà de sa technologie à la maison, à travers différents objets comme les capteurs de fumée ou encore des stations météo connectées, ils n’en ont souvent pas conscience. Or, construire son image de marque pourrait permettre à Sigfox de franchir un palier supplémentaire.
« Devenir aussi connu qu’Intel »
«Le fait de commencer à être connu du grand public, c’est intéressant», commente Ludovic Le Moan, interrogé par Frenchweb. «Je fais souvent le parallèle avec les processeurs Intel. L’entreprise a fortement communiqué sur sa marque à une époque. Elle devenait connue des clients parce que lorsqu’ils utilisaient un appareil avec des processeurs Intel, il y avait marqué ‘Intel Inside’ dessus et cela a renforcé la confiance». Le CEO de Sigfox pense que le même cercle vertueux peut découler de son partenariat avec Free. «Les clients sauront que c’est une technologie qui est portée par Free, donc qui a été qualifiée par l’entreprise. C’est aussi un gage de confiance, de visibilité auprès du grand public ».
En ce qui concerne le contenu du partenariat, il est convenu que Sigfox vende un abonnement pour la connectivité de chaque box, mais aucune exclusivité n’a été signée. Sigfox pourrait donc très bien se retrouver sur d’autres boxs si un opérateur voulait emboiter le pas de Free. «Nous avons besoin de développer Sigfox a l’échelle mondiale, donc on ne peut pas donner d’exclusivité», explique Ludovic Le Moan. Et cela n’a d’ailleurs pas été une demande de la part de Free. Son but était juste d’être le premier à lancer une telle offre. Et par ricochet, l’opérateur se retrouve aussi à pousser des entreprises françaises. «Faire appel à Devialet et Sigfox, par exemple, c’est un super geste de sa part pour l’écosystème et cela a du sens», réagit Ludovic Le Moan.
1 milliard de personnes dans 53 pays
Plus généralement, pour Ludovic Le Moan, cette nouvelle box permet de «mettre le pied dans une révolution, un changement qui pourrait avoir un impact sur tous les acteurs qui font de la domotique». En effet, selon lui, si cette pratique se répand cela permettrait aux différents acteurs de pouvoir simplifier leurs produits en les faisant fonctionner à travers la box Internet, et plus via une box indépendante, et ainsi aussi de pouvoir réduire les prix de leurs appareils. «A mon avis, Free a lancé une dynamique qui peut être très vertueuse», se réjouit encore le CEO de Sigfox.
En ce qui concerne plus particulièrement sa technologie de bas débit, l’évangélisation effectuée par l’entreprise depuis sa création continue de porter ses fruits. Ludovic Le Moan nous dévoile ainsi que Sigfox a signé plusieurs contrats importants ces dernières semaines. S’il ne peut en dire plus pour le moment, les annonces officielles ne devraient néanmoins pas tarder.
Sigfox n’enregistre pas encore de bénéfices mais elle a généré un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros en 2017. De plus, elle revendique 5,4 millions d’objets connectés a son réseau. Son réseau bas-débit de proximité couvre lui 1 milliard de personnes dans 53 pays.
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