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Coronavirus: faut-il encore repousser les enchères pour la 5G?

AFP

Le président de l’autorité de régulation des communications s’est étonné samedi de la demande de Martin Bouygues, qui préconise un nouveau report des enchères de la 5G étant donné la situation économique, mais ne l’a pas contacté à ce sujet, selon lui. « Par définition, tant que ce n’est pas fixé, c’est ouvert. Mais aujourd’hui les options principales c’est juillet ou septembre, » a déclaré à l’AFP Sébastien Soriano, le président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (Arcep).

Le patron du groupe Bouygues, maison mère de l’opérateur Bouygues Telecom, préconise, dans Le Figaro de samedi, un nouveau report à fin 2020 ou début 2021 des enchères pour l’attribution des fréquences 5G. « Je n’ai pas reçu de demande de la part de Bouygues Télécom, et je ne dispose d’aucune note d’analyse » de l’entreprise en faveur de ce report, a réagi M. Soriano: « il y a un élément dans la méthode qui me paraît étonnant ».

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Le calendrier des enchères, déjà repoussées en raison de la crise sanitaire du Covid-19, doit être tranché d’ici deux à trois semaines, a-t-il indiqué: « j’attire l’attention de Martin Bouygues sur le fait qu’il reste très peu de temps avant la décision de l’Arcep ». « En revanche sur le fond, je trouve que M. Bouygues soulève une question citoyenne que je partage qui est la nécessité d’une bonne appropriation de la 5G. Le 5G ne doit pas être vécue par nos concitoyens comme quelque chose de forcé, de poussé par un lobby contre l’intérêt des Français. L’Arcep veut faire en sorte que la 5G se développe comme un bien commun », a-t-il argumenté.

Une « décision de bon sens » ?

Dans sa tribune, M. Bouygues estime que « dans le climat économique d’aujourd’hui, la 5G n’est pas la priorité du pays ». Il évoque aussi la méfiance que suscite cette technologie dans le débat public, qui doit inciter à « prendre le temps de la pédagogie et de la conviction »Il appelle ainsi « le gouvernement et le régulateur à tenir compte des éléments qui suivent pour prendre cette décision de bon sens » qui, selon lui, « ne présente aucun risque de déclassement ou de retard pour l’économie française ». La technologie ultra-rapide 5G, appelée à révolutionner les communications, argumente-t-il, est « loin d’être mature » et « les smartphones qui permettront d’utiliser complètement les capacités de la 5G ne vont arriver sur le marché que très progressivement » de sorte que le grand public n’en fera potentiellement usage « pas avant 2023 ou 2024 ».

La méfiance que suscite la 5G dans le débat public, qu’elle soit liée à des préoccupations de santé ou de consommation énergétique, ou encore le pouvoir d’achat de certains ménages ébranlé par le Covid-19, incitent à « prendre le temps de la pédagogie et de la conviction », pour « quelques mois », complète le dirigeant. Néanmoins, « le groupe Bouygues participera à la mise aux enchères des fréquences 5G quelle que soit la date retenue pour les organiser », affirme son patron. Ces enchères pour départager entre les opérateurs français une partie des bandes de fréquence nécessaires au lancement de cette nouvelle technologie ultra-rapide étaient initialement prévues le 21 avril.

Fin avril, le patron de l’opérateur Orange a affiché sa préférence pour septembre ou octobre. Du côté d’Iliad, qui opère la marque Free, on plaide pour que cela se fasse « au plus tôt ».

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