Coronavirus: où en sont les applications mobiles de traçage en Europe
AFP
Considérées par Bruxelles comme « un élément important » d’une stratégie de sortie de confinement, les applications pour smartphones permettant à un utilisateur de savoir s’il a été en contact avec une personne infectée par le coronavirus, sont à différents stades de développement en Europe. La Commission estime que leur utilisation devrait se faire sur la base du volontariat et en anonymisant les données, alors que ces applications suscitent des inquiétudes quant à leur confidentialité et au respect de la vie privée.
Tour d’Europe:
- FRANCE
L’application StopCovid, développée dans le cadre d’un projet européen (PEPP-PT) mené en coopération avec l’Allemagne notamment, doit être prête et soumise à l’avis du parlement avant le 11 mai, date prévue de la sortie progressive du confinement. Destinée à informer l’utilisateur s’il a été en contact avec une personne contaminée, elle s’appuie sur la technologie Bluetooth -qui permet aux smartphones d’identifier des appareils à proximité-, et non sur le recueil de données de géolocalisation. Le projet est critiqué jusque dans la majorité pour ses risques concernant la vie privée, même si l’installation de l’application reposerait sur le volontariat.
- ALLEMAGNE
L’application que le gouvernement envisage de lancer consiste aussi à informer, sur la base du volontariat, chaque individu en cas de contact avec une personne contaminée. Elle repose également sur le Bluetooth et suscite un vif débat autour de la protection des données privées.
- ESPAGNE
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi qu’il se joignait au projet européen PEPP-PT. « Nous misons sur une ‘app’ européenne unique. Ce n’est qu’en parvenant à l’interopérabilité entre pays que l’on pourra garantir une traçabilité qui assure l’échange de données anonymes pour lutter contre le Covid-19 », a déclaré la secrétaire d’Etat à l’Intelligence artificielle Carme Artigas.
- ITALIE
Le gouvernement a sélectionné une application de traçage, de la société milanaise de logiciels Bending Spoons. Une task force de 5 000 membres, chargée de reconstituer les contacts de chaque cas positif, est déjà opérationnelle. Un débat est en cours sur le mode de transmission des données: Bluetooth ou GPS? Parmi les autres questions en suspens: l’accord préalable des usagers est-il nécessaire ou l’app sera-t-elle obligatoire?
- POLOGNE
Le gouvernement polonais a lancé en mars une application utilisant la géolocalisation et la reconnaissance faciale pour vérifier si une personne placée en quarantaine la respecte bien. Celle-ci a le choix entre la télécharger ou recevoir des visites impromptues de la police. Si elle la télécharge elle doit répondre aux demandes inopinées de l’application d’envoyer des selfies pour prouver qu’elle reste confinée.
- AUTRICHE
Dans ce pays qui a rouvert mardi les petits commerces, une application, « Stopp Corona », a été lancée fin mars sous l’égide de la Croix-Rouge, pour permettre aux utilisateurs d’enregistrer le contact des gens qu’ils ont fréquentés au cours d’une période récente. Ils reçoivent ensuite une notification si l’un de ces contacts a contracté le Covid-19, son identité n’étant pas dévoilée. Des discussions agitent la classe politique pour savoir si son usage devait rester volontaire ou devenir obligatoire. Elle a été téléchargée par plus de 200 000 personnes.
- REPUBLIQUE TCHEQUE
Les autorités tchèques, qui prévoient un déconfinement progressif à partir du 20 avril, ont mis en place un système utilisant les données des téléphones portables et des cartes bancaires, pour retracer les contacts des personnes infectées par le virus. Le consentement de ces personnes est requis mais le système a provoqué des critiques, certains redoutant des abus. Les personnes ayant été en contact avec un malade sont ensuite placées en brève quarantaine, jusqu’à ce qu’elles subissent un test.
- PAYS-BAS
Le gouvernement étudie le développement d’applications et a lancé un appel d’offres aux entreprises néerlandaises. Le sujet suscite un débat dans le pays: 60 scientifiques ont mis en garde contre les dangers de ces technologies dans une lettre au gouvernement.
- PORTUGAL
Au Portugal, le gouvernement juge le débat « prématuré » et préfère « observer les expériences dans d’autres pays » avant d’adopter ce type d’outil.
- ROYAUME-UNI
Le gouvernement a annoncé le déploiement d’une application de traçage du NHS (le service de santé public).
- SUISSE
La Suisse envisage de participer au projet européen PEPP-PT, dans lequel sont impliqués des chercheurs helvétiques.
- ISLANDE
L’Islande a lancé début avril une application consistant à télécharger après autorisation de son utilisateur l’intégralité de ses données GPS pendant 14 jours. S’il est testé positif au Covid-19 par la suite, les autorités sanitaires peuvent lui demander d’accéder à ces données pour prévenir les personnes avec qui il aurait pu être en contact. Plus de 130 000 téléchargements ont eu lieu la semaine dernière, soit plus d’un tiers de la population islandaise.
- NORVEGE
La Norvège, qui va commencer à « déconfiner » le 20 avril, planche aussi sur une application de traçage, sur une base volontaire, qui devrait intervenir dans le courant de la semaine.
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