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Crowdfunding: le financement participatif comme dernier recours en cas de chômage technique

AFP

Ils l’avaient demandé, GoFundMe l’a fait: les patrons du restaurant Endgame, près de Seattle sur la côte ouest américaine, doivent la survie de leur établissement à des donations récoltées via cette plateforme de financement participatif.

Comme de nombreux entrepreneurs et artistes qui se retrouvent au chômage technique à cause de la pandémie de coronavirus et des mesures de confinement, Michael Lamere et Austin Sines ont fait part de leur situation précaire sur le site GoFundMe (« financez-moi »). Ils ont récolté plus de 5 500 dollars, le minimum nécessaire pour payer les factures en attendant des jours meilleurs. « Austin et moi avons mis tout ce que nous avions dans cette aventure, et nous espérons continuer quand tout ça sera fini », écrit Michael dans son appel à contributions.

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Les plateformes de « crowdfunding » permettent de récolter des fonds, pour un projet ou une association -ou simplement tenir jusqu’à la fin du mois. Avec la crise sanitaire et économique, ce sont devenues de véritables bouées de sauvetage. Sur GoFundMe, plus de 2 millions de personnes ont déjà donné environ 120 millions de dollars à des individus ou organisations en difficulté à cause du Covid-19, selon Tim Cadogan, le directeur exécutif de GoFundMe. « On assiste à des niveaux de générosité sans précédent », s’enthousiasme-t-il.

Messages de célébrités

Un appel aux dons pour équiper les soignants en masques, gants et combinaisons a récolté plus de 6 millions de dollars, notamment grâce aux contributions d’entreprises dont le géant de la logistique Flexport. Sans compter le soutien de l’ancien gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger. Les messages de célébrités peuvent faire décoller les campagnes, comme celle baptisée « fonds alimentaire américain », et lancée par Leonardo DiCaprio, Laurene Powell Jobs (veuve de Steve Jobs) et deux grands groupes, Apple et la fondation Ford. Elle a amassée 13 millions de dollars « pour les personnes qui ne savent pas s’ils mangeront à leur faim demain. Ils étaient plus de 37 millions avant, et ce chiffre progresse de façon exponentielle », plaident les organisateurs.

En trois semaines, près de 17 millions de personnes ont présenté pour la première fois une demande d’allocation chômage, du jamais vu aux Etats-Unis. Les associations caritatives et professionnelles se tournent vers GoFundMe pour faire face à l’urgence. A New York, une campagne lancée il y a deux semaines a déjà recueilli 220 000 dollars pour aider les personnes soudain au chômage à payer leur loyer. A Miami, un appel aux dons a récolté 11 000 dollars pour les ex-employés de restaurants. A Los Angeles, un groupe d’artistes de burlesque est parvenu à la moitié de son objectif -1 000 dollars. « Il m’a semblé impératif d’aider ma communauté de danseurs qui sont déjà sous-payés et ont perdu tout moyen de gagner de l’argent », explique Veronica Voss, organisatrice du groupe.

Musique de chambre 

De nombreux artistes choisissent d’utiliser un autre service: Patreon. Plus de 50 000 créateurs se sont inscrits le mois dernier sur cette plateforme basée à San Francisco. L’idée est de proposer des contenus exclusifs (making-off, questions-réponses, tutoriels, cadeaux…) contre des rémunérations régulières. La plateforme attire principalement des YouTubeurs, suivis par des auteurs de podcasts, des dessinateurs et des écrivains, qui financent leurs projets artistiques grâce aux abonnements.

Mais ces derniers temps, « j’ai vu des artistes marcher dans la nature tout en se filmant en direct pour ‘se balader’ virtuellement avec leurs fans », raconte Carlos Cabrera, directeur financier de Patreon. Avec la crise, il craignait une chute des dons. Il a été plaisamment supris par la solidarité des fans. Elle est particulièment bienvenue pour les musiciens qui se produisent d’ordinaire sur scène, et se retrouvent confinés à faire de la musique en chambre. « Pour les orchestres, c’est la double peine », remarque-t-il. « Ils dépendent des spectacles en personne pour vivre, et leurs publics sont composés en majorité de personnes âgées, plus vulnérables au virus ».

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