Cryptomonnaies: l’AFRO est-elle le futur « Bitcoin de l’Afrique »?
Interview de Roland Coutas, entrepreneur et membre de la Fondation AFRO
Dans le monde, près de 4 adultes sur 10 ne possèdent pas de compte en banque, mais les deux tiers d’entre eux possèdent un téléphone mobile. La plupart d’entre eux vivent sur le continent africain, en particulier en Afrique subsaharienne. « C’est un continent entier qui vit avec du cash et qui, grâce au digital, passe dans un nouveau monde », explique Roland Coutas, membre de la Fondation AFRO. « Je pense que l’Afrique va passer directement d’un système non-bancarisé à la monnaie digitale, grâce à la blockchain ».
Roland Coutas, serial entrepreneur et investisseur, est un pionnier de l’Internet en France et en Europe. Après avoir fondé Travelprice, racheté par le Britannique Lastminute.com pour 49,6 millions d’euros en 2002, il a pris les commandes de la société Télémarket (Les Galeries Lafayette), un service de course à domicile. Aujourd’hui, il investit dans le projet AFRO, une cryptomonnaie panafricaine créée en 2017, qui vise à démocratiser les transactions en monnaie digitale.
« L’AFRO, c’est le Bitcoin de l’Afrique »
La blockchain de l’AFRO a été lancée en 2017 en s’appuyant sur la blockchain Dash, mais prévoit d’évoluer. « Nous sommes en train de passer sur une nouvelle technologie qui est la blockchain de Binance, pour être au goût du jour ». La part de Binance dans l’ensemble de l’activité en Afrique a en effet fortement augmenté depuis l’année dernière, selon le rapport 2020 « Geography of Cryptocurrency » de Chainalysis.
La Fondation AFRO, une ONG basée à Genève qui regroupe des personnalités et experts africains et internationaux, gère la cryptomonnaie. « L’AFRO, c’est la première monnaie digitale panafricaine. C’est le Bitcoin de l’Afrique », ajoute Roland Coutas. « Cette monnaie n’a pas vocation à remplacer d’autres monnaies mais à cohabiter avec les monnaies existantes », explique-t-il. «750 milliards d’AFRO ont été émis en 2018, mais l’immense majorité est sanctuarisé dans 54 wallets, qui ont vocation à appartenir à chaque pays d’Afrique. Cette masse monétaire appartient aux États africains».
Quel avenir pour l’AFRO ?
Si parmi les 54 pays d’Afrique, l’AFRO n’est aujourd’hui reconnue officiellement que par la Côte d’Ivoire, Roland Coutas estime que la popularisation des cryptomonnaies et de la blockchain vont propulser cette monnaie digitale partout en Afrique. « Depuis 2017, nous avons construit les fondations de l’AFRO. Aujourd’hui, la blockchain est en vogue et considérée comme un élément de stabilité et de développement économique. Le marketing va commencer maintenant ».
En Afrique, l’essor des cryptomonnaies a permis à des acteurs locaux d’émerger, à l’instar de l’Akoin, lancée par le chanteur sénégalais Akon, ou encore le Nurucoin, dédiée aux entreprises e-commerce et lancée en 2018 au Kenya. Le Bitcoin reste cependant la cryptomonnaie phare du continent. L’été dernier, l’Afrique est devenu le plus important utilisateur de bitcoins, puisque 18 millions de dollars ont été échangés en P2P. Le Kenya, le Nigeria et le Togo sont les pays les plus friands de cette cryptomonnaie.
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