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Cybersécurité: la startup lilloise Vade Secure contrainte de renoncer à son rêve américain

AFP

Le spécialiste français de la sécurisation des courriers électroniques Vade Secure, qui devait passer sous contrôle d’un fonds majoritairement américain, a vu ce projet échouer à la suite de la crise sanitaire et d’un conflit judiciaire avec une entreprise concurrente. Vade Secure, une startup basée à Hem près de Lille, avait annoncé en juin 2019 un investissement de 70 millions d’euros -une somme présentée alors comme un record -auprès du fonds américain General Catalyst, basé à Boston, dans une opération censée lui ouvrir les portes du marché américain.

Mais quelques semaines après la signature de l’accord, l’entreprise a été attaquée en justice par l’américain Proofpoint, numéro 1 mondial du secteur, a expliqué vendredi à l’AFP le fondateur et principal actionnaire de Vade Secure Georges Lotigier, confirmant une information des Echos. Proofpoint lui reproche d’avoir embauché comme directeur technique le salarié d’une entreprise qu’elle s’apprêtait à racheter, et ainsi de s’être approprié des secrets d’affaires, a-t-il expliqué. Contacté par l’AFP, Proofpoint n’avait pas répondu vendredi après-midi. « La culture d’entreprise de Vade Secure, c’est d’innover. On est 100% clean », a assuré Georges Lotigier, qui s’estime injustement attaqué.

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L’affaire, toujours en cours, a empêché la finalisation de l’accord initial avec General Catalyst, puis la crise sanitaire a provoqué l’échec d’un second accord signé en février avec le même fonds. « L’accélération de croissance, au-delà de 50%, qu’on attendait aux Etats-Unis est un peu reportée », a reconnu M. Lotigier, qui revendique tout de même « une belle croissance, de 35% à 40% par an » et des nouveaux contrats notamment au Japon. La société a également emprunté une dizaine de millions d’euros via un prêt garanti par l’Etat auprès de ses banques habituelles et Bpifrance. Son fondateur espère désormais une nouvelle levée de fonds, « plutôt en Europe ».

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