Cybersécurité: le télétravail ne facilite pas les cyberattaques, selon l’Anssi
AFP
Le développement massif du télétravail pendant les confinements n’a pas particulièrement facilité les cyberattaques, a estimé jeudi Guillaume Poupard, le directeur général de l’agence gardienne de la sécurité informatique française, l’Anssi. « Globalement aujourd’hui, le télétravail n’a pas eu d’effet dramatique sur la sécurité des systèmes d’information, bien au contraire », a estimé Guillaume Poupard. « C’est plutôt un soulagement pour moi, je n’aurai pas parié là-dessus » auparavant, a-t-il déclaré. Mais M. Poupard a précisé qu’il fallait toutefois rester « prudent », car « les attaquants ne sont pas forcément très visibles » encore. « Peut-être que dans quelques mois, quelques années, on découvrira que certains ont réussi à profiter de cette évolution pour se glisser dans des réseaux sensibles », a-t-il expliqué.
«La situation n’est pas bonne en matière de cybersécurité»
D’une manière générale, le patron de l’Anssi a redit comme à son habitude qu’«objectivement la situation n’est pas bonne en matière de cybersécurité». « La menace croît de façon exponentielle, et il n’y a plus grand monde qui est à l’abri », a-t-il dit. Des chiffres de l’Anssi déjà publiés il y a quelques mois montrent notamment une explosion des attaques par rançongiciels en 2020, avec une multiplication par 4 des attaques traitées par l’agence, de 54 à 192. Une explosion largement liée à la professionnalisation des réseaux criminels derrière ces attaques, a expliqué Mathias Feuillet, l’un des responsables des opérations à l’Anssi. « Il y a des gens qui se spécialisent dans la création d’outillage, d’autres dans l’entrée dans le système cible, et d’autres qui se spécialisent dans le rançonnage proprement dit », a-t-il indiqué.
Au total, « nous estimons qu’il y a 5 ou 6 groupes » actifs sur les rançongiciels, qui « ne sont pas composés de centaines d’individus, mais plutôt de l’ordre de quelques-uns ou de quelques dizaines », a-t-il indiqué. L’Anssi, qui ne s’occupe que des cyberattaques les plus importantes ou visant des acteurs importants pour la sécurité nationale, a recensé au total 759 « incidents » en 2020, presque le double par rapport à 2019. Parmi ces incidents, 27 ont été déclarés « incidents majeurs » ou « opérations de cyberdéfense » (les attaques les plus graves), contre 25 l’année précédente.
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