Dans les coulisses des «dark stores» de Cajoo
Un reportage We Love Innovation de Maxence Fabrion et Joseph Postec
Aller faire ses courses au supermarché à côté de chez soi sera-t-il bientôt «has-been» ? Peut-être pas à moyen terme, mais la livraison de courses à domicile progresse très rapidement. Il faut dire que la crise du coronavirus a offert un coup d’accélérateur spectaculaire au secteur, avec des consommateurs qui préfèrent éviter les boutiques physiques par peur d’attraper le Covid-19 ou qui peinent à trouver le temps pour aller au supermarché à cause du couvre-feu. Mais s’il y a encore quelques mois, les plateformes comme Deliveroo, avec Carrefour, et Uber Eats, avec Casino, étaient parmi les rares à proposer la livraison de courses en moins de 30 minutes, de nouveaux acteurs sont apparus depuis. A leurs yeux, 30 minutes c’est trop. Descendons plutôt à 15, voire à 10 minutes.
Ils s’appellent Cajoo, Dija, Weezy, Gorillas… Et pour aller livrer le plus vite possible leurs clients, ils misent sur des «dark stores», des entrepôts urbains dédiés au stockage de produits et à la préparation de commandes prises en charge sur place par des coursiers. Ces supermarchés virtuels, qui s’inscrivent dans le sillage des «dark kitchen» sur le marché de la livraison de repas, sont en effet la clé pour allier efficacité et rapidité d’exécution. Chaque «dark store» dessert une zone de 1,5 à 2 kilomètres autour du centre de distribution pour que le trajet de livraison en vélo n’excède pas les 10 minutes.
FrenchWeb est parti à la découverte d’un «dark store» de Cajoo à Paris :
Cajoo vise la barre des 50 «dark stores» fin 2021
Lancée en début d’année par Henri Capoul, Guillaume Luscan et Jérémy Gotteland, la start-up Cajoo compte déjà une quinzaine de mini-entrepôts en France, dont une dizaine à Paris. «A l’origine de notre projet, nous avions prévu de couvrir tout Paris en six mois et de nous lancer dans d’autres villes françaises seulement au deuxième semestre 2021. Finalement, la demande est telle que nous avons réussi à nous surpasser pour desservir la capitale en trois mois seulement», expliquait Henri Capoul, co-fondateur et CEO de Cajoo, le mois passé. Un déploiement qui va s’accélérer dans les prochains mois grâce à une levée de 6 millions d’euros. D’ici la fin de l’année, la jeune pousse prévoit ainsi d’atteindre les 50 «dark stores».
Sur ce marché en plein essor, l’argent coule à flot en raison de l’appétit des investisseurs pour cette thématique. Ainsi, la start-up berlinoise Gorillas aura à peine attendu un an pour intégrer le cercle des licornes, ces sociétés valorisées plus d’un milliard de dollars. Lancée en pleine crise du coronavirus, l’entreprise allemande a franchi ce cap en mars après avoir bouclé un tour de table en série B de 290 millions de dollars. Avec cette trajectoire éclair, l’entreprise est devenue l’une des start-up les plus rapides d’Europe à atteindre le statut de licorne. Outre Gorillas, les start-up Weezy et Dija ont chacune levé 20 millions de dollars pour se développer. De son côté, l’Espagnol Glovo a carrément décidé d’investir 100 millions d’euros dans le développement d’un réseau de «dark stores» à travers l’Europe. Né aux États-Unis sous l’impulsion de la start-up goPuff, qui a d’ailleurs levé 1,2 milliard de dollars en série G il y a deux mois, le phénomène de la livraison à la demande et des «dark stores» n’en est encore qu’à ses débuts en Europe.
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